Le chemin de Croix du silence

18 avril 2014, église Notre-Dame

 

MONITION D’OUVERTURE

 

Chers frères et sœurs, l’amour de Dieu nous rassemble en ce vendredi saint pour commémorer et vivre la passion-mort de notre Seigneur Jésus Christ. Faire le chemin de croix, c’est d’abord accompagner Jésus sur sa route vers la mort et la résurrection. En ce chemin de croix, nous accompagnons Jésus dans son ultime combat contre le mal, un combat qui culmine dans sa mort sur la croix par laquelle le Christ aura raison du prince de ce monde, notre accusateur.

Jésus qui passait très souvent au milieu de ses adversaires au cœur endurci sans se faire arrêter, ne pourra plus s’échapper de leurs mains parce que c’est le moment tant attendu. L’heure est venue, l’heure de la grande vérité, l’heure de l’ultime affrontement. Jésus est saisi et sera crucifié. Il n’est plus question d’aller son chemin. Désormais, c’est le chemin de croix. Les acclamations «  Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Font place aux vociférations : « A mort, à mort ! Crucifie-le ! » Jésus n’est plus sur son ânon ; c’est la croix qui est sur ses épaules. En tout cela Jésus se taisait parce qu’effectivement son heure était arrivée. « Il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir et à mourir sur une croix. » (Ph 2, 7-8)

Pour nous aider à communier plus intensément à l’âme du sauveur en sa passion, notre chemin de croix de ce matin se propose de nous mettre à l’école du silence du Christ devant la souffrance : « maltraité il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche. . . (Is 53, 7). » La souffrance est un véritable drame pour nous. Elle nous laisse muets de stupeur et suscite en nous de grandes interrogations. Mais pour le chrétien, le Christ reste le point de référence même au cœur des douleurs. Faisons donc nôtre son grand silence d’abandon en face de la croix. Jésus prend la voie de l’abaissement. Il descend dans les ténèbres de la faiblesse humaine pour tout assumer, mais c’est pour remonter avec tous ses frères et sœurs en humanité vers son Père bien-aimé. Suivons-le dans cette descente pour remonter avec lui dans la gloire du Père.

 

Président : Frères et sœurs, nous ne savons pas parfois nous taire quand il le faut pour écouter l’autre et communier à ses souffrances. Demandons pardons pour toutes les fautes commises par l’usage désordonné de notre langue : « Je confesse à Dieu tout-puissant… » Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde, qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle !

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

1ère Station : Jésus est condamné à mort.

 

Lecteur : Pilate dit aux foules : «  Que ferai-je de ce Jésus qu’on appelle Christ ? » Ils disent tous : «  Qu’il soit crucifié ! » Il reprend : « Quel mal a-t-il fait ? » Mais ils crient plus fort : «  Qu’il soit crucifié ! » Pilate le livre alors pour être crucifié.

 

Commentateur : Le spectacle que nous offre le quotidien de la vie nous montre bien souvent des hommes accusés injustement et condamnés bien qu’innocents. Peut-être que nous-même avons été dans de tels cas à plusieurs reprises ou encore connaitrons-nous cette situation un jour ! En tout, fixons le Christ ! Lui l’innocent-même avait le droit de protester devant les fausses accusations portées contre lui. Bien qu’étant capable de se défendre, il s’est tu. Notre Seigneur a gardé le silence. Il nous renvoie à nous-même. Silence de l’humilité ! Silence de l’humilité !

 

Président : Prions le Seigneur :

Seigneur Jésus, tu faisais du bien pour le salut des hommes. Malgré tout, tu as connu le rejet, la haine et le mépris. A présent, tu es condamné injustement et comme un agneau qu’on mène à l’abattoir, tu n’ouvres pas la bouche. Condamné à une mort infâme par une foule inconsciente et sans vergogne, tu réponds par le silence. Silence de compassion à l’aveuglement des hommes, silence d’un Dieu blessé dans son amour propre, silence d’un Dieu qui souffre innocemment.

Pardonne-nous Seigneur à chaque fois que nous nous unissons à cette foule pour te condamner à tort devant, nous ne savons quel Pilate. Nous te savons miséricordieux et déjà ton amour au-devant de nous nous réconcilie avec Dieu notre Père qui règne avec toi et le Saint Esprit maintenant et pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Kyrie Kyrie eleison…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

2ème Station : Jésus est chargé de sa croix !

 

Lecteur : Les soldats du gouverneur prennent avec eux Jésus. L’ayant dévêtu, ils lui mettent un manteau rouge écarlate, puis, ayant tressé une couronne avec des épines, ils la placent sur sa tête avec un roseau dans sa main droite. En s’agenouillant devant lui, ils se moquent de lui en disant : « Salut, roi des juifs ! » Les soldats prennent alors Jésus, et il sort, portant sa croix.

 

Commentateur : Il y a dix ans, quinze ans ou peut être trente ans que tu as connu le Christ. Ta vie de foi jusque là était paisible. Mais voici que tout à coup tu es assailli. Tu ne parviens plus à prier. Des malheurs s’abattent sur toi. Tu te sens impuissant et abandonné. Tu es inquiet car l’avenir semble sombre pour toi. Alors que faire ? Ecoute bien cher ami de Dieu : Jésus sous le poids de la lourde croix ne savait pas s’il arriverait jusqu’au bout. Cependant, il se taisait. Il s’en remettait à Dieu son Père avec confiance. Toi aussi essaie cela ! Fais de même ! Cesse de te plaindre et remets-toi à Dieu. Garde le silence car tu n’es capable de rien par toi-même. Imite Jésus dans son silence de confiance. Silence de confiance ! Silence de confiance !

 

Président : Prions le Seigneur :

Seigneur, que ne t’ont fait les soldats ? Toutes sortes de moqueries et d’humiliations. Ils te couronnent d’épines qui t’ensanglantent le visage et chargent la croix qui te pèse les épaules. Mais toi, tu te contentes de te taire et laisse faire. Silence de peur ou de crainte ? Dis-nous ; silence de vaincu ou silence de démission ? Oh non, silence de murissement, silence de grain qui pousse, silence de confiance. Donne-nous de marcher sur le chemin que tu traces avec le bois de la croix. Ainsi, comme le Père t’a glorifié en te rendant vainqueur, il nous glorifiera en toi qui vis et règne avec Lui et le Saint Esprit, Dieu pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Miserere mei Domine, miserere…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

3ème Station : Jésus tombe pour la première fois !

 

Lecteur : J’ai regardé autour de moi : personne pour m’aider. J’ai attendu dans l’angoisse, personne pour me soutenir.

 

Commentateur : Notre monde connait aujourd’hui de profondes mutations qui relèguent la foi au dernier plan. Dans un contexte généralisé de perte de la foi en Dieu tu vis des moments difficiles parce que personne autour de toi ne te comprend cher ami de Dieu. On se moque de toi parce que tu passes des heures à prier Dieu et à fréquenter l’Eglise. Des paroles de découragement fusent de partout. Toi-même tu es ballotté et ce que tu es en train de vivre te pèse. Cette situation t’assomme. Il t’est impossible de continuer ainsi. Ta croix est lourde. Mais souviens-toi : la croix du Christ était encore plus lourde à porter. Cependant, il s’est tu, s’abandonnant à la volonté de son Père. Alors lève les yeux vers Dieu ton Père et fixe-le simplement. Silence de l’abandon ! Silence de l’abandon !

 

Président : Prions le Seigneur :

Dieu tout-puissant, en ton Fils Unique Jésus Christ, tu relèves ceux qui ont mis leur espoir en toi et ne comptent que sur toi. Tu es la source de tout amour, de toute énergie dont rien ne peut arrêter le cours, pas même le poids de la croix qui fait tomber Jésus ton Fils. Il se relève, vainqueur de toute lassitude et de tout découragement, poursuivant son chemin sans pour autant crier au secours. Il s’abandonne à son Père dans un silence de communion, silence du Père et du Fils, silence du Père avec le Fils. Que cet abandon filial nous inspire la force de nous laisser conduire par l’amour de Dieu à travers nos épreuves, par le même Christ notre Seigneur qui vit avec le Père et le Saint Esprit pour les siècles des siècles Amen !

Chant : Seigneur, prend pitié...

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

4ème Station : Jésus rencontre sa mère !

 

Lecteur : Siméon dit à Marie : «  Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël, il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi, une épée te transpercera l’âme ! »

 

Commentateur : Devant la souffrance d’un être qui nous est cher nous sommes tristes ou agités en quête de solution de soulagement. Si par notre action nous pouvons faire quelque chose pour changer la situation, alors nous mettons du nôtre afin d’y parvenir car l’espoir est toujours permis. Mais face à la souffrance d’un être cher dont le sort est déjà scellé, le cœur soupire et les yeux larmoient parce que nous sommes impuissants face au destin. Toi dont l’ami, le mari ou le frère souffre d’une maladie peut être incurable, tu ne sais plus quels mots lui adresser pour le réconforter et tu es troublé. Souviens-toi qu’un jour la Sainte Vierge Marie fut peinée de voir son fils tombé sous le poids de la croix et gémir de souffrance. Elle s’est précipitée et les voilà face à face. Ne pouvant rien faire elle le regarda et leurs yeux se croisèrent. Cela a suffi. Jésus et Marie se taisaient. Toi aussi mon frère, toi aussi ma sœur, fais ainsi avec l’être qui t’est cher. Silence de compassion ! Silence de compassion !

 

Président : Prions le Seigneur :

Seigneur, en Marie ta mère, tu épouses la faiblesse de la chair humaine afin que de cette faiblesse surgisse la victoire de la croix pour toute chair. Te voyant souffrir, elle ne put se contenir et avança, meurtrie dans son cœur de mère, pour un face à face, un cœur à cœur. Que ressent-elle, sinon que la douleur de l’épée dont parlait Siméon. Elle compatit à la douleur et elle ne trouve d’autres mots que le silence pour l’exprimer plus adéquatement.

A l’école de Marie, apprends-nous Seigneur la douceur, apprends-nous l’amour, la compassion face à la souffrance de nos frères et sœurs. Accorde à toutes les mères d’être attentives à tout ce qui détruit la dignité de leurs fils et filles ; nous te le demandons à toi qui vis et règne pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Je vous salue Marie…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

5ème Station : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix !

 

Lecteur : Quand les soldats emmenèrent Jésus, ils réquisitionnèrent un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs et ils le chargent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus.

 

Commentateur : L’existence humaine est un vaste podium où se jouent des pièces aussi bien dramatiques que joyeuses. Le problème ne se pose pas lorsque tout va bien. Mais quand les choses ne marchent plus comme nous le souhaitons, nous nous posons une pléiade de questions. Souvent nous allons même jusqu’à maudire notre existence et à rejeter Dieu. Comme Job, nous voulons comprendre. Nous voulons que Dieu s’explique. Nous voulons aussi nous justifier. Visiblement nous rejetons notre souffrance. Le Christ lui-même n’a-t-il pas souffert ? Lui de condition divine a pris notre nature humaine et a beaucoup souffert. Lui aussi n’en pouvait plus mais il a eu une douce patience et est allé jusqu’au bout. Il n’a pas protesté, il n’a accusé personne; il se taisait. Comme lui, acceptons et supportons les maux qui nous frappent. Silence de l’acceptation ! Silence de l’acceptation !

 

Président : Prions le Seigneur :

Seigneur, tu associes l’homme à ton œuvre d’amour. Tu associes l’homme au mystère de ta croix. Ainsi tu le feras participer au mystère de ta résurrection. Merci de nous faire gouter un tant soit peu à travers Simon de Cyrène à la réalité de ta croix rédemptrice. Tu nous apprends que le salut est une affaire de tous. Chacun doit y mettre du sien, se disposant ainsi à la grâce de Dieu. Tu nous invites donc à prendre nos croix afin de pouvoir partager ta gloire, toi qui vis et règne avec le Père et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Kyrie eleison, Kyrie eleison

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

6ème Station : Une femme essuie le visage de Jésus !

 

Lecteur : Véronique a pitié de Jésus et lui essuie le visage. Jésus la récompense en lui laissant une image de sa sainte face sur son linge.

 

Commentateur : Jésus souffre. Sur son visage coulent du sang et de la sueur. Véronique le remarque et court pour essuyer ce visage qui ne reflète que l’amour. Jésus ne lui répond pas. Il ne lâche pas le merci qui sort d’habitude de la bouche sous l’effet d’actes de gratitude. Jésus se tait mais imprime sa face sur le linge. Cet acte dépasse toute parole. Observons Jésus car il nous enseigne beaucoup bien que souffrant. Devant la charité, la parole perd souvent de saveur. Elle peut être seulement un son qui tombe dans l’oreille puis se dissipe. Jésus nous enseigne que le véritable moyen pour traduire la reconnaissance est une attitude, un comportement qui traduit tout, exprime tout. Silence de la gratitude ! Silence de la gratitude !

 

Président : Prions le Seigneur :

Seigneur, tu inspires la pitié. De la foule une femme, Véronique vient te manifester son amour, son attachement, sa sympathie en t’essuyant le visage. Oui, l’amour vrai chasse la peur. La vraie foi se vit en acte. Celui qui te contemple Seigneur, tu imprimes en lui ta face. C’est cette gratitude que tes enfants ici rassemblés attendent de ton amour miséricordieux.

Qui se déclare pour toi devant les hommes, Seigneur tu te déclareras pour lui dans le royaume de Dieu et devant les anges du ciel. Dispose nos cœurs à mieux t’aimer en acte et en vérité, toi qui es vivant pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Seigneur, Seigneur, prends pitié…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

7ème Station : Jésus tombe pour la deuxième fois !

 

Lecteur : En face, ce sont nos souffrances qu’il a portées, ce sont nos douleurs qu’il a supportées, et nous, nous l’estimions touché, frappé par Dieu et humilié.

 

Commentateur : Les chutes font partie du chemin de croix. Elles sont bonnes pour tuer notre orgueil et notre confiance en nous-mêmes, pour nous rendre patients et compatissants. Malgré l’aide de Simon, Jésus tombe à nouveau. Il est pourtant Fils de Dieu. Ne peut-il pas faire un miracle ? Et nous ! Bien souvent dans les situations nous nous référons à nos relations soit pour faire appel à une sentence de justice ou pour faire pression afin que notre situation soit la meilleure possible. Jésus dans ces mêmes conditions n’a rien fait. Il s’est tu. Silence devant notre propre faiblesse et celle des autres.

 

Président : Prions le Seigneur :

La fatigue et les coups, Seigneur, rendent insupportable la croix sur tes épaules. Une deuxième fois tu tombes, écrasé par la masse de nos péchés. Que c’est pénible, difficile, cette montée vers le Golgotha où t’attendent les bourreaux pour te suspendre entre ciel et terre. Puisque tu t’es revêtu de la faiblesse humaine pour révéler la puissance de Dieu, aide-nous dans notre vie de foi à ne jamais nous décourager. Ainsi, nous pourrons jour après jour, lentement et surement monter vers le calvaire pour partager le sort que le Père te réserve ; nous te le demandons à toi qui vis et règne pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Kyrie eleison, Kyrie eleison…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

8ème Station : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem !

 

Lecteur : Une grande foule le suit ; il y a des femmes qui se frappent la poitrine et se lamentent sur lui. Jésus se retourne vers elles et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais sur vous-mêmes et sur vos enfants. »

 

Commentateur : Elles sont peut-être sincères ces femmes mais superficielles. En effet, combien parmi les femmes de Jérusalem se convertiront ? Certes, « mieux vaut au cœur humain de pleurer et se consoler que de cesser, en ne pleurant pas, d’être un vrai cœur humain » disait Saint Augustin. Le Seigneur nous invite à aller plus loin en nous demandant d’avoir un cœur d’enfant devant Dieu, un cœur de frère pour le prochain et un cœur de juge envers nous-même. Il réclame le silence et demande des actes. Silence dans la pratique des vertus actives ! Silence dans la pratique des vertus actives !

 

Président : Prions le Seigneur :

Dieu de miséricorde et de bonté, tu connais le début et la fin de toutes choses. Tu as voulu que ton Fils souffre la passion selon ton plan d’amour pour que nous soyons sauvés. Explique nous le mystère d’amour qui dépasse notre entendement. Ainsi, nous pourrons voir dans la souffrance de ton Fils l’action d’une volonté libre qui appelle à la joie plutôt qu’à la tristesse, l’action d’un amour qui nous éclaire sur nos propres misères.

Que nos cœurs se tournent vers toi Père pour une plus grande communion au mystère de notre salut, par Jésus Christ ton Fils notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne avec toi et le Saint Esprit pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Seigneur prends pitié…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

9ème Station : Jésus tombe pour la troisième fois !

 

Lecteur : Le Seigneur a voulu l’écraser par la souffrance ; s’il offre sa vie en sacrifice expiatoire, il verra une postérité, il prolongera ses jours, et par lui la volonté de Dieu s’accomplira.

 

Commentateur : Jésus est à la limite de ses forces. Son épuisement est total ; mais il se relève, prêt à aller jusqu’au bout. Tel n’est pas toujours notre cas. En effet, la peur, l’orgueil, le désespoir font souvent de nos moments de chute des occasions où nous baissons les bras. Le sauveur nous enseigne par son attitude les vertus de la patience et de l’endurance qui seules, nous donnent de prendre la main que le Père nous tend afin de nous relever. Sans se demander pourquoi ni jusqu’à quand, Jésus se taisait. Contemplons Jésus tombé pour la troisième fois, écrasé par sa croix (silence).Silence de la patience et de l’endurance ! Silence de la patience et de l’endurance !

 

Président : Prions le Seigneur :

Seigneur Jésus, le chemin se fait long et ton épuisement est total. Tu t’écroules comme cet abandonné, tu t’écroules comme un maudit chargé de tous les malheurs possibles. Pourtant, tu es l’amour du Père, tu es le béni de Dieu et toute ta vie est enseignement en vue du Royaume. Dans notre vie de foi, il y a des hauts et des bas. Aide-nous à supporter nos chutes, à accepter nos échecs avec une ferme volonté d’aller jusqu’au bout dans l’éternelle gloire, toi qui vis et règne pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Kyrie eleison, Kyrie eleison…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

10ème Station : Jésus est dépouillé de ses vêtements !

 

Lecteur : Maltraité, il s’humiliait, il n’ouvrait pas la bouche ; comme l’agneau qui se laisse mener à l’abattoir, comme devant les tondeurs une brebis muette, il n’ouvrait pas la bouche.

 

Commentateur : Frères et sœurs, devant le dénuement extrême de notre Dieu, la course aux honneurs, l’accumulation des biens temporels et des dignités de toutes sortes n’ont plus de raison de nous préoccuper. Pour suivre le Christ, il nous faut emprunter comme lui la vie de l’humilité, imposer le silence aux désirs égoïstes de la chair, imiter le silence du Fils de Dieu. Silence de l’Agneau ! Silence de l’Agneau !

 

Président : Prions le Seigneur :

Contemplons Jésus dépouillé de ses vêtements. Seigneur, tu n’ouvres pas la bouche et tu te laisses dépouiller jusqu’à l’extrême. Tu es dépouillé des biens, dépouillé de tes disciples, dépouillé de tes vêtements. Que te reste-t-il sinon ton corps nu et flagellé exposé aux curieux insouciants. Tu es seul avec ta croix qui te colle la peau. Mais comme un agneau, tu n’ouvres pas la bouche. Apprends nous le silence de l’agneau et ouvre nos cœurs à l’amour du pauvre qui n’a rien pour cacher sa nudité et assouvir sa faim. Rends-nous plus sensibles à la souffrance du prochain, toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Seigneur prends pitié, Seigneur…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

11ème Station : Jésus est cloué sur la croix !

 

Lecteur : Arrivés au lieu dit du crâne, ils l’y crucifient ainsi que deux malfaiteurs, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Jésus dit : « Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

 

Commentateur : Après s’être tu pendant trois heures, il ouvre la bouche enfin. Mais quelle brièveté ! Quelle profondeur ! Au lieu de clamer son innocence ou d’accuser ses bourreaux, le Seigneur Jésus s’oublie lui-même pour recommander ces derniers à la miséricordieuse de son Père. Et aujourd’hui, c’est pour nous chrétiens qu’il adresse son message de pardon au monde. En sommes-nous conscients dans nos paroles et nos actes ? Prêtons l’oreille à la voix du Christ, acceptons de faire silence en nous. Levons les yeux et contemplons Jésus cloué sur la croix (silence). Silence de la docilité et de l’écoute ! Silence de la docilité et de l’écoute !

 

Président : Prions le Seigneur :

Dieu tout-puissant, dans ton amour inlassable pour les hommes, ton Fils fut élevé en croix afin d’accomplir ta promesse. Toi qui te réconcilies avec le monde en ton Fils, donne-nous de toujours œuvrer en faveur de la paix, en faveur de la réconciliation en pardonnant comme tu nous a pardonné en Jésus Christ ; Lui qui vis et règne pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Kyrie eleison, Kyrie eleison…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

12ème Station : Jésus meurt sur la croix !

 

Lecteur : Sachant que dès lors tout est achevé, pour que l’Ecriture soit accomplie jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif ! » Il y a là une cruche remplie de vinaigre, on fixe une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope et on l’approche de sa bouche. Dès qu’il a pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli ! » Inclinant la tête, il remet l’esprit. (ceux qui le peuvent, se mettent à genoux)

 

Commentateur : Voici maintenant le grand silence : Le silence de la mort ! Jésus s’est définitivement tu. Il ne parlera plus à nos oreilles. Pour l’entendre, il nous faut entrer dans son cœur.

 

Président : «  Tout est accompli ! » Contemplons Jésus mort sur la croix et prions en silence ! (silence)

 

Chant : Miserere mei Domine miserere…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

13ème Station : Jésus est enlevé de la croix et remis à sa mère !

 

Lecteur : Au pied de la croix se tenait Marie, la mère de Jésus. Quand on descendit Jésus de la croix, Marie, sa mère le reçoit dans ses bras.

 

Commentateur : A cette heure décisive de la mort de son fils, Marie ne s’est pas dérobée ; broyée par la souffrance, elle s’offre avec Jésus au Père dans un élan de foi, d’espérance et de charité. Et de ce fait, elle commence l’office contemplatif de l’Eglise. Dans la contemplation des plaies de son fils, elle lisait l’horreur de nos péchés et l’amour infini de Dieu pour nous. Et Marie se taisait. Contemplons Marie tenant dans ses bras son fils mort ! (silence). Silence de la contemplation ! Silence de la contemplation !

 

Président : Prions le Seigneur :

Marie, dans tes bras, tu contemples ton unique fils, fruit de tes entrailles. Tu regardes sur son corps les traces de violences des bourreaux et l’horreur de nos péchés. Tu y contemples aussi son amour infini pour nous. Aide-nous à contempler les signes de notre salut dans la passion-mort de ton fils Jésus Christ, lui qui est vivant pour les siècles des siècles, Amen !

 

Chant : Je vous salue Marie…

 

Président : Nous t’adorons, O Christ et nous te bénissons !

 

Assemblée : Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix !

 

14ème Station : Jésus est déposé au tombeau !

 

Lecteur : Tout près de là, il y a un jardin et, dans ce jardin un tombeau neuf creusé dans le rocher. C’est là qu’on dépose le corps de Jésus.

 

Commentateur : Suprême silence ! Celui du tombeau : absolu, humainement définitif… Silence de la terre qui s’entrouvre pour accueillir son créateur… Silence de l’âme cachée en Dieu avec le Christ. Pour bénéficier des fruits de ce silence divin, il nous faut accueillir la semence de la Parole de Dieu dans nos cœurs. Elle grandira et germera pour l’avènement des cieux nouveaux et de la terre nouvelle voulus par le Père. Il nous faut alors nous taire. Silence de l’union divine ! Silence de l’union divine !

 

Président : Prions le Seigneur !

Dieu éternel et tout-puissant, dont le Fils unique est descendu aux profondeurs de la terre d’où il est remonté glorieux, accorde à tes fidèles ensevelis avec lui dans le baptême d’accéder par sa résurrection à la vie éternelle. Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit pour les siècles des siècles, Amen !

 

PRIÈRE CONCLUSIVE

 

Frères et sœurs, nous venons de vivre le chemin de croix du silence, silence de l’humilité qui défie le brouhaha des soldats et la puissance des grands de ce monde ; silence de confiance, d’abandon qui trouble les incrédules sans espérance ; silence de compassion, de la gratitude qui nous appelle à l’amour fraternel ; silence qui nous fait prendre conscience de nos faiblesses, silence dans la pratique des vertus actives qui nous modèlent à l’image de Dieu ; silence de la patience et de l’endurance au bout desquelles se trouve la récompense promise ; silence de l’Agneau qui enlève le péché du monde ; silence de docilité et de l’écoute qui nous rendent attentifs à la volonté et à la parole de Dieu ; silence de discernement, de la contemplation des signes du salut, silence du tombeau et de l’union divine qui appellent à la joie pascale, aux hymnes victorieuses du Fils de Dieu.

Ce dernier chemin de croix convainc et nous engage à tout accepter pour le Christ. « Si tu es Simon de Cyrène, prends la croix et suis-le ! Si tu es crucifié avec lui comme le malfaiteur, reconnait comme cet homme juste qu’il est Dieu. Si tu es Joseph d’Arimathie, réclame le corps à celui qui l’a fait mettre en croix, que ton souci soit le rachat du monde ; si tu es Nicodème, cet adorateur nocturne de Dieu, mets-le au tombeau avec les parfums ; et si tu es une des saintes femmes, l’une ou l’autre Marie, va pleurer de grand matin de Pâques, sois le premier à voir la pierre enlevée, à voir peut-être les anges et Jésus lui-même. » Attendons frères et sœurs dans le silence, la foi et l’espérance de ce jour du salut, jour de la résurrection, ou nous verrons le Christ rayonnant de gloire, Amen !

 

 

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Samedi 19 avril 2014 • 1385 visites

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