La liturgie de la Parole de ce dimanche met en relief la figure de Jésus qui parle et agit au nom de Dieu, par une parole convaincante, un enseignement nouveau qui surprend et qui a autorité.
St Marc entame le récit de l’activité publique de Jésus et commence à développer son thème le plus important : qui est Jésus ? Cela se passe le jour du sabbat, le jour de DIEU. Jésus entre dans la synagogue où la communauté juive locale avait l’habitude de se réunir pour écouter la Torah. Dans ce contexte Jésus apparait comme un nouveau prophète, suscitant l’estime et le respect des auditeurs. En fait, l'idée est de questionner : Plus qu'un prophète, ne serait-ce pas le Messie annoncé ?
Deux choses sont affirmées :
- l’enseignement de Jésus est nouveau et différent de celui des scribes ;
- son autorité s’impose même sur les esprits malins. Jésus enseigne.
Marc ne nous rapporte pas ce que Jésus disait, mais il voit que « tous étaient frappés de cet enseignement ». Jésus est la Parole de Dieu qui se dit aux hommes. Il en impose, parce qu'il ne répète pas des sentences apprises, mais qu'il parle d'expérience. Il est le « Témoin » des profondeurs qui met en direct avec Dieu, le Père. « ils étaient stupéfaits de son enseignement parce qu’il enseignait comme quelqu’un qui a autorité et non pas comme les scribes ». C’est cela l’autorité de Jésus dont on dit : « un grand prophète s’est levé parmi nous et Dieu a visité son peuple » (Lc 7,16). Jésus libère.
Pour l'illustrer, Marc nous présente une expulsion du démon. Jésus n'est pas qu'un médecin. Quand il déclare que le Règne de Dieu est arrivé, cela signifie qu'un autre règne est fini ; celui de Satan, le diviseur, être personnel, intelligent et pervers, sournois et redoutable. Certes, une partie du mal de l'univers vient de causes naturelles ou d'accidents qui ne dépendent pas de nous. Le scandale que nous éprouvons, nous pousse à accuser Dieu d'avoir fait un monde mal bâti. Cela vient de ce que nous n'acceptons pas de croire que la réussite de notre vie se fasse au-delà de nous même, en et par DIEU.
Mais il y a aussi un autre niveau du mal, c'est le péché. Non plus le mal que nous subissons, mais celui que nous faisons. Comment être assez aveugle pour ne pas voir ce mal qui nous domine, et dont nous ne sommes pas totalement irresponsables : ces orgueils démesurés, ces froides violences, ces tortures sadiques, ces sexualités aberrantes qui souillent notre humanité… Chaque fois qu'une liberté se prend pour norme, elle dit « non » à Dieu, elle augmente le mal de notre monde déjà marqué d'imperfections naturelles.
Il faut aller plus loin et reconnaître en nous, et autour de nous, ces forces obscures que Jésus vient vaincre. Sommes nous prêt à vivre nos vies, avec Jésus ? Demandons nous de quelle aliénation nous avons à nous libérer ? Suis-je quelqu'un qui a intériorisé la Parole de Dieu en la faisant vraiment sienne ? La parole de Dieu n’est pas un simple son de voix qui véhicule une pensée ; c'est une Parole qui sauve. Une Parole qui s’est faite chair en Jésus le fils de Marie.
A l’exemple de la Vierge, nous accueillons la Parole qui est une Personne. Soyons persévérants dans l’imitation de Marie, en laquelle la parole de Dieu a pris un corps. l’Evangile dit :« Marie conservait toutes ces choses et les méditait dans son cœur» (Lc 2,19). La substance de la révélation ne consiste pas dans l’enseignement d’une doctrine mais dans la manifestation d’une présence, d’une rencontre personnelle.
Demain, nous célèbrerons la présentation de Jésus. A la lumière de cet épisode évangélique, regardons la vie comme une rencontre avec le Christ : c’est lui qui vient vers nous, et nous, nous allons vers Lui, guidés par l’Esprit Saint. Mais Lui est au centre. Lui fait tout bouger. Lui nous attire vers le Temple, vers l’Eglise, là où nous pouvons le rencontrer, le reconnaître, l’accueillir, l’embrasser.
J’insiste sur cette idée de rencontre. Qu’y a-t-il de plus simple que la grotte de Bethléhem, que la maison de Jésus à Nazareth, que la synagogue à Capharnaüm, où Dieu est entré ? Que chacun de nous ouvre ses yeux, son cœur, son esprit et ses bras, le Christ entrera pour y demeurer, apportant sa paix, sa vérité. Il nous tirera, dans le Salut.
La lumière des cierges exprime la beauté et la valeur de la vie baptismale et consacrée en tant que reflet de la lumière du Christ . La Vierge Marie, consacrée par excellence, y portait la Lumière-même, le Verbe incarné, venu chasser les ténèbres du monde avec l’amour de Dieu.
Seigneur, soutient et protège celles et ceux qui se tiennent devant toi, et attendent de leur consécration un surcroît d’espérance et de force. Qu’ils nous aident à devenir nous aussi des astres de lumière de vérité et de charité.
Père Bernard Descarpentries
le 1er février 2015