Chrétiens dans le monde (Diognète IIè s)

Un texte de méditation, repris lors de la rencontre Veilleur du 24 avril, de Diognètes au IIè siècle. Tiré de la revue SOURCE VIVES, des fraternités monastiques de Jérusalem, numéro 147, intitulé "Sur la Terre comme au Ciel", pages 30-31.

 

Lettre à Diognète (IIè siècle)

 

 

Les Chrétiens dans le monde.

Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le language, ni par les coutumes. Car il n'habitennt pas de villes qui leur soient propres, ils n'emploient pas quelque dialecte extraordinare, leur genre de vie n'a rien de singulier. Leur doctrine n'a pas été découverte par 'limagination ou par les rêveries d'esprits inquiets ; ils ne se font pas, comme tant d'autres, les champions d'une doctrine d'origine humaine.

 

Ils habitent les cités grecques et les cités barbares suivant le destin de chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l'existence, tout en manifestant les lois extraordianires et vraiement paradoxales de leur manière de vivre. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s'acquittent de tous leus devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n'abandonnent pas leur nouveau-nés. Ils prennent place à une table commune, mais qui n'est pas une table ordinaire.

 

Ils sont dans la chair mais ils ne vivent pas selon la chair.

Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel.

Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois.

Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute.

On ne les connaît pas, mais on les condamne ; on les tue et c'est ainsi qu'ils trouvent la vie.

Ils sont pauvres et font beaucoup de riches.

Ils manquent de tout et ils ont tout en abondance.

On les méprise et, dans ce mépris, ils trouvent gloire.

On les calomnie, et ils trouvent leur justification.

On les insulte, et ils bénissent.

On les outrage, et ils honorent.

Alors qu'ils font le bien, on les punit comme des malfaiteurs.

Tandis qu'on les châtie, ils se réjouissent comme s'ils naissaient à la vie.

 

En un mot, ce que l'âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde.

 

 

LETTRE A DIOGNETE V ; SC 33 bis.

Article publié par Rémi Sprit • Publié le Dimanche 25 avril 2010 • 3146 visites

keyboard_arrow_up