Etrange duo que celui de Florence et Simon, embarqués auprès de Florian dans une œuvre de création rédemptrice. Chacun d’eux revient de loin. Florence est intellectuelle, brillante diplômée et décide au jour où la maladie se déclare de risquer sa vie dans le sud ; Florian est un peintre vieillissant ayant bourlingué, un fou génial incarcéré dans le passé pour pyromanie ; Simon est mécanicien de camions près du port.
De l’art … il n’est question que de cela dans ce roman : on passe de la foudroyante inspiration à la flambante folie ! Peindre la scène du Déluge dans une quête éperdue de rédemption, comme une invitation à surnager malgré les flots dévastateurs de l’humanité. On suit cette entreprise folle et violente qui épuise et transcende les protagonistes.
La limite entre le rêve et la réalité est mince, et souvent on bascule de l’un à l’autre. C’est un corps à corps avec le tableau qui se joue, un corps à cœur entre personnages. On découvre un art-thérapie qui loin de dévaster emmène vers la fulgurance de l’amour et vers la guérison.
Une œuvre infinie car elle est la vie !
Anne Henning, 10 avril 2010