Dans les régions rurales de notre diocèse il y a beaucoup de clochers, des églises ouvertes un peu, parfois ou régulièrement. On les ouvre le dimanche ou le samedi, parfois un soir en semaine. On n'y dit pas souvent la messe mais les gens s'y réunissent, pour la prière, pour les sacrements, pour des funérailles, pour la catéchèse. Elles sont le signe d'une présence chrétienne, le signe d'une présence divine dans nos vies d'hommes, le signe que la vie de toute personne, de toute famille, a de la valeur aux yeux du Seigneur.
A Douai, sur la paroisse st Maurand st Amé, il n'y a que deux églises, l'une d'elles ne peut être utilisée que lorsque la météo est meilleure. Deux églises en centre ville. C’est là que cette idée nous est venue, une inspiration. Et si nous ouvrions des 'maisons-église', dans les quartiers, les immeubles, les rues plus lointaines, pour que là des personnes ayant moins de moyens de se déplacer puissent se retrouver autour d'une eucharistie ou d'un évangile, d'une tasse de café et d'un petit biscuit ...
Neuf maisons se sont ouvertes pendant le temps de l'avent, rassemblant chaque fois entre 7 et 16 personnes, nous avons vécu de merveilleux moments : des retrouvailles étonnantes ; des yeux brillants de la joie d'un après midi sans solitude ; la joie et les larmes dans le partage des poids, des blessures de la vie, des soucis ; le bonheur d'aller à la messe, mieux que de recevoir la communion seul à la maison ou de la regarder à la télévision ; la promesse de se revoir ; le désir que la prochaine fois cela se fasse 'chez moi' ; deux béguinages qui s’unissent pour constituer une chorale, trouver une animatrice de chant, préparer les partitions et le refaire quand ce sera possible...
C'était très beau et très émouvant ces visages qui se posaient, se causaient, ne s’arrêtaient plus de parler parfois, heureux d'être ensemble et de prier ensemble, même si « à mon âge je ne changerai pas le Notre Père » me disait une des personnes.
Merveilleux accueils, merveilleux accueillants !