Fiche 0

Introduction

Icône russe 0 - Saint Luc  
Icône russe
Icône russe

Évangiles de l’enfance - Luc
chapitres 1 et 2


Luc s’inscrit dans une histoire. Il a derrière lui Paul qui écrit de 51 à 65.
Il a tenté d’adapter le message de Jésus à la perspective intellectuelle des Grecs. Il était à l’évidence un homme de culture, familiarisé avec la philosophie et la littérature grecques et en contact aussi avec la tradition juive.
Sur sa personnalité, nous n’avons aucune certitude, mais nous pouvons admettre qu’il était issu d’une couche sociale élevée et qu’il a reçu une bonne formation. Il connaissait la traduction grecque de la Bible, la Septante. Il fait partie de la deuxième ou troisième génération après les événements. Il serait originaire d’Antioche et médecin.

Luc élabore donc un récit, une narration des événements qui disent ce que Jésus a fait et aussi l’épaisseur historique, c’est-à-dire la manière de vivre à la lumière de la résurrection.
On lit en étant dans le passé de ce que Jésus a fait et dans l’actuel de ce que Jésus opère en nous, lisant aujourd’hui. Nous pouvons vivre et avoir la même espérance pour affronter l’avenir. Ce n’est donc pas la lecture d’un journal. Mais on met toute la vie de la communauté à l’intérieur de ce que Jésus a fait.

Seuls Matthieu et Luc parlent de l’enfance de Jésus. Ils ont en commun de rassembler au début de leurs évangiles un ensemble de récits sur la naissance et l’enfance de Jésus. On les appelle ‘Evangiles de l’enfance’.
Ce titre traditionnel laisse bien pressentir l’intention : il ne s’agit pas d’établir une vie de Jésus, mais d’affirmer que dès les premiers moments de son existence, la personne même de Jésus était « Bonne Nouvelle » pour les hommes, promesse de salut et de bonheur.
Luc et Matthieu racontent des épisodes différents mais s’accordent dans une même intention : méditer le mystère de l’Incarnation à la lumière de la résurrection. Ils se servent de récits en partie puisés dans la tradition juive, pour manifester que la mission pascale de Jésus commence dès l’annonce de sa naissance et se poursuit à travers son enfance.

Tous les exégètes s’accordent à dire que l’évangile de l’Enfance est un genre littéraire spécifique qui n’a pas la même teneur que les autres récits.
Ici en effet, il n’y a pas de témoins comme pour la vie publique.
Il nous faut donc entrer dans ce que Luc a voulu signifier et pas dans « ce qui s’est passé ».
D’autre part, ce récit introductif a été écrit après le reste du récit. Luc écrit en s’appuyant sur Marc et sur les traditions orales, et sur les écrits qui circulaient de communauté à communauté (la passion, le récit des paraboles).

Dans ces deux premiers chapitres, Luc entrecroise la vie de Jean-Baptiste et de Jésus.
Il a intégré l’histoire de la naissance de Jean le Baptiste à celle de la naissance de Jésus, et cela de telle façon que Jésus apparaît comme supérieur à Jean et que l’existence même de celui-ci renvoie à Jésus.
Deux annonciations, deux naissances , suivies d’une méditation sur ces événements. Après la double annonciation, Luc raconte la visite de Marie à Elisabeth ; après les deux naissances, le témoignage de Siméon et Anne sur Jésus , et l’histoire de Jésus au temple à douze ans.
A la mort de Jean-Baptiste en 3,19, l’attention va se concentrer sur Jésus, il va se déployer et faire du neuf.

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Dimanche 13 novembre 2011 • 3284 visites

keyboard_arrow_up