Homélie du Père Bernard Descarpentries

Chaque année, le 11 février c'est la journée mondiale des malades. En cette journée de la santé 2011, nous nous retrouvons autour du 'thème "Ouvre mes yeux''. Nous sommes donc invités à approfondir notre regard pour nous laisser guider par les merveilles de la loi d'amour de Dieu. Cher aussi pour nous une invitation à porter une attention plus grande aux réalités sanitaires et sociables et surtout à nous mettre à l'école du Christ.

L'Évangile de ce jour dénonce les meurtres, l"infidélité, les fausses promesses. A première vue, cela concerne d'autres domaines que la santé. Mais prenons le temps d'y regarder de plus près : nous découvrirons alors combien de personnes sont meurtries par toute cette violence physique ou morale ; quand elles sont victimes de tels agissements, leur santé finit par être gravement compromise. Nous ne pouvons pas laisser courir tout ce mal. Il faut absolument le mener à son plein accomplissement, l'amour inconditionnel du crucifié.

Paul nous rappelle que la vraie sagesse n'est pas celle du monde, mais celle du Christ que l'on a crucifié. Il est celui qui prend la place du malheureux pour lui manifester son amour et l'arracher au malheur. D'où la prière du psaume 118 qui a été choisie comme thème de ce dimanche de la santé : ''Ouvre mes yeux à tes merveilles, aux splendeurs de ta loi''.

C'est ainsi que nous voulons approfondir notre regard sous le regard de Dieu. Nous voulons nous laisser guider par sa loi d'amour. C'est un appel à vraiment nous mettre à l'écoute du Christ Bon Samaritain. Il est celui qui voit l'homme blessé et devient son prochain. L' Évangile nous le suggère : les personnes meurtries sont sans nombre.

L'actualité médicale de cette semaine nous interpelle. Alors que le parlement est en discussion sur la révision des lois bioéthiques (je vous invite à regarder notre site paroissial ou à prendre la feuille imprimée pour ceux qui ne disposent pas de ce moyen de communication), voici qu'on nous annonce la conception d'un ''bébé médicament''. Attention ! Quelle que soit la souffrance légitime devant un enfant malade, ne laissons pas les mots dire qu'on fabrique du matériel humain. Cet enfant est une personne, je l'espère conçu dans l'amour et pour lui même, quand bien même la génétique et la FIV permettront une greffe son proche. En toute chose l'Église rappelle que de la conception à la mort, il n'y a pas que de la matière vivante , mais bien des personnes qu'on doit percevoir dans leur totalité (famille, activités, loisirs, vie relationnelle... ). Accueillons les quelques soient nos situations d'intervention dans le secteur de la santé.

Prenons le temps d'écouter ce que le Christ nous dit : Ouvre les yeux et tourne ton regard vers tes frères et sœurs.

N'oublions pas les équipes soignantes qui travaillent dans des conditions difficiles du matin au soir et du soir au matin pour et avec des personnes qui traversent les heures les plus fragiles de leur existence. Le rôle des accompagnants et visiteurs est également très important. Nous avons tous eu l'occasion de visiter des personnes seules, malades ou âgées qui ont tant besoin d'amour au soir de leur vie.

C'est donc à une véritable conversion que nous sommes appelés. L'Évangile de ce dimanche nous montre que le Christ a placé très haute la barre de d'amour fraternel.

Cette loi d'amour prend tout son sens quand nous croisons des personnes qui traversent l'épreuve de la santé physique, sociale ou spirituelle. Bien sûr. nous ne pourrons pas avoir des réponses à toutes ces souffrances ; d'ailleurs ce n'est pas cela qui nous est demandé. Mais nous ne pouvons pas nous résigner au mal.

Il ne s'agit pas de suppléer à la médecine, mais d' apporter le réconfort de notre présence aimante auprès de ceux qui ont mal. C'est à cela que le Christ nous appelle.

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Lundi 14 février 2011 • 1970 visites

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