Béatification de Jean-Paul II : l’heure des grandes âmes

L'éditorial d'Aymeric Pourbaix - Famille Chrétienne, 30/04/2011

Jean-Paul II nous laisse la leçon de courage d’une grande âme, lui qui osa voir la lumière au-delà du crépuscule en adressant à l’Église et au monde cette célèbre phrase : « N’ayez pas peur ! ». Leçon de confiance aussi du futur bienheureux Karol Wojtyla, à retenir pour l’Église de Benoît XVI : « Ce n’est pas le mal, mais le bien, qui domine le monde… »

«  Quand tout est perdu, c’est l’heure des grandes âmes », affirmait Lacordaire, qui restaura l’ordre dominicain en France au XIXe siècle. L’œuvre du temps fait qu’on imagine mal aujourd’hui à quel point, en 1978, tout pouvait sembler perdu pour la foi, du moins en France : le «  grand chambardement  » des années 60-70 avait vidé les séminaires et déstabilisé les croyants, amorçant une chute des vocations et des fidèles dont nous continuons à subir les conséquences en 2011.

Il fallait donc beaucoup de courage à un Polonais, devenu pape, pour oser voir la lumière au-delà du crépuscule, et adresser à une Église doutant d’elle-même, ainsi qu’au monde, cette apostrophe célèbre inspirée du Christ : « N’ayez pas peur ! » Au passage, il fallait encore plus de cran pour interpeller la France afin qu’elle revienne à la grâce de son baptême, face à une assemblée plutôt clairsemée… Jean-Paul II a eu ce courage. Cela n’a pas tout réglé, loin de là, mais il a sûrement provoqué un sursaut chez une partie des catholiques français.

«Il faut prêcher une croisade d’amour pour le prochain millénaire »


Voilà certainement une leçon de confiance à retenir du futur bienheureux Karol Wojtyla, qu’il a sans doute reçue du cardinal Wyszynski, primat de Pologne à l’époque, et qui écrivait en prison : «  Dans ce qui arrive à un homme sa vie durant, il faut toujours chercher les traces de l’amour divin. C’est alors que la joie gagne notre âme, une confiance entière en la sagesse dirigeante de Dieu. Ce n’est pas le mal, mais le bien, qui domine le monde…  »

Et celui que l’on surnommait «  le cardinal de fer  » pour sa personnalité hors du commun et sa résistance au joug soviétique ajoutait : «  Il faut prêcher une croisade d’amour pour le prochain millénaire  ».

Lors du conclave qui devait élire Jean-Paul II, le même cardinal Wyszynski affirmait que ce pape conduirait l’Église dans le IIIe millénaire. Ce qui fut fait, avec l’aide de l’un de ses plus proches collaborateurs, un certain Joseph Ratzinger…

Une leçon de foi et de confiance pour aujourd'hui

Il appartient désormais à l’Église de Benoît XVI de prolonger cet élan en se confrontant à d’autres défis : liberté de croire face aux persécutions des chrétiens, notamment en Orient, mais aussi face au relativisme occidental ; unité dans l’Église, ainsi qu’avec les autres confessions chrétiennes ; réappropriation du contenu de la foi, en particulier en direction des jeunes. Autant de chantiers pour lesquels la leçon de foi et de confiance de Jean-Paul II n’est sûrement pas de trop.

 
Aymeric Pourbaix

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Mardi 26 juillet 2011 • 1672 visites

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