16 mai :
Marche sur les pas de St Ranulphe

Entre Thélus et Farbus

 

Lundi 16 mai 2016 : à l'invitation du relais de Lauwin-Planque (paroisse St-François d'Assise), des chrétiens venus des 4 paroisses du doyenné ont marché entre Thélus et Farbus, sur les pas de St-Ranulphe

L’annonce de la météo du lundi de Pentecôte n’était pas propice à la marche sur les pas de St-Ranulphe à Thélus. Q’importe, on s’est tous dit St-Ranulphe y pourvoira et ce fut chose faite puisque au lieu des orages prévus, nous avons eu de beaux rayons de soleil avec une température de 17°.

 

Regroupement des participants dans les voitures et top départ, c’était magique ce co-voiturage, il régnait une très bonne ambiance.

Une messe en l’honneur de Saint Ranulphe a été célébrée à Thélus par le doyen Michel MASCLET, assisté de Venceslas DEBLOCK et de Lucien DABIRA.

Cette messe, très familiale, a permis aux Thélusiens, Farbusiens et Douaisiens de prier ensemble et un esprit de partage régnait entre tous.

 

S’en est suivi un repas tiré du sac qui nous a permis de mieux nous connaître entre paroisses tant du douaisis : St-Maurand St-Amé, St-Christophe et St-François d’Assise que du Pas-de-Calais : Notre-Dame des Tours. C’était un réel bonheur, chacun a même retrouvé une âme d’enfant en jouant à la marelle dans la cour de l’école communale.

 

Après cet intermède, c’était le départ de la marche avec différents parcours en fonction de notre condition physique, des Thélusiens nous ont rejoints pour prier, réfléchir et chanter sur différents thèmes proposés tout au long de notre marche.

Les personnes qui n’ont jamais participé à cette marche ont découvert de très jolis panoramas à travers la campagne et nous avons pris un bon bol d’air ; le parcours n’était pas physique et chacun a marché à son rythme sans voir le temps passer.

A la source, nous nous sommes recueillis au pied de l’arbre de St Ranulphe qui nous a abrité des rayons du soleil ; les photographes, qu’ils soient amateurs ou professionnels, ont éprouvé un réel plaisir à capturer des images surprenantes.

Une autre église, dans le village voisin de Farbus, porte également le nom de Saint Ranulphe, nous sommes allés la visiter et nous avons pu nous rendre compte que là aussi les Farbusiens honoraient St Ranulphe.

 

La journée s’est achevée par un goûter partagé avec la municipalité de Thélus, l’historien de Thélus auprès de qui nous avons beaucoup appris. Des amitiés se sont créées entre Thélusiens et douaisiens.

Nous nous sommes promis de nous retrouver l’an prochain à la même époque pour partager de nouveau la joie du pèlerinage et de la prière.

 

Marie Paule Vaczlavik

 

 

   
St-Ranulphe St-Ranulphe  

Ranulphe

 

Ranulphe possédait un domaine agricole issu d’une villa gallo-romaine. Il en existait sans doute plusieurs sur notre territoire. Alain Jacques estime qu’elles étaient distantes d’environ 1 km; il a retrouvé les traces d’une de ces villas en face du Bois Carré, route de Bailleul.  Vers l’an 500, Clovis avait envoyé Saint Vaast dans notre région pour l’évangéliser. C’est de cette époque que date la fondation d’une église par Saint Vaast à Arras.

 
 

Ranulphe convertissait lui aussi les “ barbares ”. On l’imagine arpentant les chemins le bâton à la main… parfois assez loin car il existe une église Saint-Ranulphe dans la banlieue de Douai à Lauwin-Planque. C’est ce bâton qui figure sur notre blason et avec lequel il aurait, dit la légende, fait jaillir une source qui porte son nom, entre Farbus et Vimy, après s’être entendu refuser de l’eau par les habitants de Farbus. En fait, cette source est due à une fracture géologique (la faille de Marqueffles) qui a fait affleurer une nappe phréatique.

La source Saint-Ranulphe est souvent tarie ; Par contre il y a beaucoup d’eau dans le fossé qui est de l’autre côté du chemin. Ce chemin est un itinéraire de randonnée pédestre signalé par des panneaux.

C’est l’époque de la fondation de l’abbaye Saint-Vaast à Arras. Notre Ranulphe a donné ses biens, « entre autres Thélus » à l’abbaye en 674 selon un “document de Saint Vindicien” (« on a mis, sous son nom, des documents dont la fausseté a été reconnue ») !

 

Hadulphe, fils de Ranulphe, est moine, puis prévôt de Saint-Vaast.

L’abbaye a pris alors une importance considérable.

En 678, le roi Thierry III – petit-fils de Dagobert – avait fait exécuter l’évêque d’Autun, Saint Léger, sur les conseils de son maire du palais Ebroïn. Il en a eu des remords et pour se racheter, il a fait bâtir une nouvelle abbaye et l’a dotée de biens importants. Il s’y est même fait enterrer en 690.

Ranulphe est mort en 700, le 9 novembre. C’est à cette date que, jusqu’à une époque récente, on célébrait sa fête à Thélus. A cette occasion, les fidèles chantaient :

« O Saint Ranulphe, ô martyr, ô modèle, Sur tes enfants, veille du haut des cieux »

Il aurait été martyrisé… par les Thélusiens, qui plus est. On le représente portant une palme, en signe de son martyre.

 

L’abbé, c'est-à-dire le supérieur de l’abbaye Saint-Vaast s’appelle alors Hatta. C’est Hadulphe qui lui succédera en 710 et il sera ensuite évêque d’Arras-Cambrai en 717. C’est sa crosse qui est aussi représentée sur notre blason dans la croix ansée rouge de l’abbaye bénédictine Saint-Vaast.

Hadulphe meurt en 729. Il est canonisé ; sa fête est célébrée le 19 mai.

Par la suite, les rois de France ont toujours enrichi l’abbaye de faveurs, de privilèges et d’un grand nombre de reliques… vraies ou fausses.

A la révolution, l’abbaye possédait environ 400 hectares à Thélus, près de la moitié du territoire. Quelques moines habitaient en permanence dans la ferme de l’abbaye – ancienne maison de Ranulphe – pour y gérer les terres. C’est peut-être l’origine du surnom donné à une famille : « les moines ».

 

Le corps d’Hadulphe a d’abord été inhumé dans l’église Saint-Pierre-en-Châtel d’Arras, c'est-à-dire l’église du château du Comte d’Artois, à l’emplacement de la place du Théâtre, puis dans l’église abbatiale, qui reconstruite deviendra la cathédrale.

Celui de Ranulphe est resté à Thélus jusqu’en 1194, date à laquelle les moines de l’abbaye ont décidé de le ramener près de son fils. Le transfert s’est fait en grande pompe bien sûr. A cette procession assistaient Henri, ancien abbé de Clairvaux, cardinal évêque d’Albanie et légat du pape, Pierre, évêque d’Arras, les abbés de Saint-Éloi et de Maroeuil…Le cortège emprunte le chemin de Roclincourt, seule route d’Arras à l’époque, l’actuelle route nationale n’existait pas. Un berger le fait arrêter et reproche aux Thélusiens d’avoir laissé enlever leur « protecteur et Saint patron ». Les prélats parviennent à vaincre cette résistance et la procession se remet en route. On a planté une aubépine à cet endroit, qui s’est appelé le buisson de la folie.

 

Les anciens racontaient une autre version plus merveilleuse : ce berger, étant le seul du village à n’avoir pas donné son accord, il signe le registre que lui tendent les moines. A ce moment, une voix s’élève du buisson disant : « Berger, tu fais folie ».

Cet endroit, que les anciens fermiers appelaient encore “La Folie” est situé près de l’actuel pont sur l’autoroute.

Le sarcophage de Ranulphe est resté dans l’église de Thélus au pied de l’autel. Il a déjà été décrit dans une revue municipale. En 1914, il y était encore…

Les reliquaires qui sont de chaque côté de la statue de Ranulphe contiennent des petits os “du saint”.

 

Jean-Pierre Comblet

 

 

 

>>> Textes et chants de la marche méditation

 

 

 

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Mardi 17 mai 2016 • 1818 visites

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