1200 ans de pèlerinage à Compostelle

Quelques notes explicatives.

 

St-Jacques St-Jacques  

St Jacques le Majeur

 

Saint Jacques, fils de Marie Salomé et de Zébédée, est appelé Jacques le Majeur, car il est le frère aîné de l'apôtre Jean. Cela permet aussi de le distinguer de l'autre apôtre « Jacques, fils d'Alphée », appelé « Jacques le mineur », dans l'évangile selon Marc.

 

Selon la tradition, les apôtres se partagèrent les contrées à Evangéliser. Jacques partit pour l’Espagne. Suite à une nouvelle persécution à Jérusalem, Jacques retourna vers cette ville pour soutenir la communauté de croyants. Il y fut décapité et son exécution provoqua un soulèvement populaire. Ses dépouilles furent retenues par les persécuteurs. Les disciples purent récupérer le corps et l’embarquèrent à destination de l’Espagne, où il fut inhumé.

 

Le tombeau de Saint Jacques aurait été retrouvé quelques centaines d'années plus tard par l'ermite Pelayo (ou Pelagius) qui eut une révélation dans son sommeil. Théodomir, évêque d'Iria Flavia (aujourd'hui une paroisse rurale près de Padrón) reconnut ce tombeau comme étant celui de saint Jacques au IXe siècle. Le roi Alphonse II y fit édifier une église. Le pape Léon XIII officialisa la reconnaissance du tombeau de Saint Jacques par l'Église en 1884.

 

Mais les écrits qui relatent ces événements remontent, eux, au XIe siècle. Dans le De Ortu et Obitu Sanctorum Patrum, Isidore de Séville écrit : « Jacques, fils de Zébédée et frère de Jean [...] prêcha l'Évangile en Hispanie, dans les régions occidentales, et diffusa la lumière de sa prédication aux confins de la Terre. Il succomba sous le coup de l'épée du tétrarque Hérode. Il fut enseveli à Achaia Marmarica. » C'est à cette époque (vers 650) que commence à circuler une traduction latine des catalogues apostoliques grecs qui présente comme particularité remarquable de faire prêcher à Jacques l'Évangile « en Espagne et dans les régions de l'Occident» (au lieu de Jérusalem). Comme lieu de sépulture, le texte latin nomme uniquement la Marmarique. L'ouvrage le plus ancien qui contienne ce texte est le Breviarium apostolarum, « l’abrégé » ou « bréviaire des Apôtres ».

 

 

Le pèlerinage à St Jacques de Compostelle

 

Chemins de St-Jacques Chemins de St-Jacques  

Le pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle se développa au Moyen Âge à partir de l'annonce de la découverte d'un tombeau qui lui fut attribué. D'abord pèlerinage local, il fut progressivement fréquenté par des pèlerins et voyageurs d'autres pays. Pour se rendre à Compostelle ils utilisaient les mêmes itinéraires que les autres voyageurs et bénéficiaient de conditions analogues selon leur rang social. L'idée que des infrastructures spécifiques, en particulier des hôpitaux avaient été développées pour les pèlerins est une erreur. Les pèlerins avaient pour coutume de rapporter comme témoignage de leur voyage des coquilles de pectens, qu'ils fixaient à leur manteau ou à leur chapeau, d'où le nom de coquilles St-Jacques donné par la suite à ces mollusques.

 

Aujourd'hui encore, des dizaines de milliers de pèlerins continuent de se rendre à Compostelle chaque année.

 

2013 a été retenue par le ministère de la Culture et de la Communication comme année de commémoration du 1200 ème anniversaire du pélerinage de Charlemagne à Compostelle.

 

 

Rédécouverte de la relique de St Jacques de Douai

 

En dehors de l'Espagne Saint Jacques fut longtemps vénéré comme rédacteur de l'Epître de Jacques. La dévotion populaire faisait l'amalgame entre ce disciple proche du Christ, connu pour son tempérament fougueux, auréolé de la palme du martyr et le rédacteur de cette Epître avec ses exhortations aux oeuvres charitables et surtout sa recommandation de l'onction aux malades qui fut le sacrement de Monseigneur Saint-Jacques avant de devenir le sacrement de l'extrême onction (aujoud'hui sacrement des malades). Il y avait un corps de saint Jacques à Toulouse, un à Angers, un autre était vénéré à Echirolles près de Grenoble. Les reliques étaient nombreuses, beaucoup provenant de généreuses distributions faites par Charlemagne, certaines données par Compostelle elle-même. Et ces reliques faisaient du sanctuaire qui les possédait un lieu de pèlerinage. Ce fut ainsi le cas de Saint-Jacques de la Boucherie à Paris où le roi Charles VII lui même vint en pèlerinage. Nombreux étaient donc les pèlerins de saint Jacques en France et en Europe. Ils allaient au plus près de chez eux, pas à Compostelle. Mais Compostelle était connue, quelques personnalités s'y rendaient ainsi que des gens du peuple ou des marchands

Relique de St Jacques Relique de St Jacques  

 

Depuis le Xème siècle, les pélerins vénéraient à Arras demi crane de saint Jacques, et à Douai une relique conservée à l'hôpital du petit St Jacques (rue Jean de gouy) détruit en 1918. En 1862, cette relique a été installée en l'église St-Jacques de Douai où elle est tombée progressivement dans l'oubli.

 

C'est en juin 2012, suite à la sollicitation de Denise Péricard-Méa qui a relancé la recherche des reliques de saint Jacques dans le cadre de la commémoration de la découverte du tombeau de saint Jacques, que cette relique a été "retrouvée". Comme toujours, pour ce qui concerne Compostelle, le merveilleux et l’extraordinaire se mêlent à l’historique. Qui savait que le ministère de la Culture possédait le plan de l’église Saint-Jacques de Douai avec l’emplacement de la relique ? Et que cette relique s'y trouvait toujours, dans l'église fermée depuis 1996 pour raisons de sécurité ?

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Vendredi 12 avril 2013 • 4909 visites

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