Homélie du Père Bernard DESCARPENTRIES

22e dimanche dans l'année C - Luc 14, 1a.7-14

 

Deux dangers nous guettent à la lecture rapide de ce passage d'Évangile. Le premier consisterait à n'en faire qu'une leçon de politesse et l'autre qu'une leçon de morale, nous invitant à être attentifs aux pauvres, aux estropiés ; de préférence à nos amis ou à nos frères. Ces lectures seraient simplistes.

 

Ce texte ne parle pas de recommandations qu'aurait données Jésus, mais d'une parabole. C'est à dire d'un propos de Jésus qui prend appui, sur nos comportements humains, mais qui a pour but de nous faire changer de registre de compréhension, pour nous faire entrer dans le monde de Dieu. Jésus veut nous faire comprendre que ce qui se passe dans nos relations humaines, se vérifie aussi dans notre relation avec Dieu.

 

Dans le Royaume, « celui qui s'élève sera abaissé, celui qui s'abaisse sera élevé ». Seul Jésus a le droit de proclamer cela, parce qu'il l'a vécu. En dehors de Jésus, de sa vie et de son message, nous ne pouvons rien savoir de Dieu. Jésus nous révèle que Dieu est « Le Très-Bas » alors que nous le cherchons dans les hauteurs. Sa "grandeur" est de s'abaisser au travers de l'incarnation en son Fils.

 

Le chapitre 2 de la lettre aux Philippiensa exprime cela merveilleusement : « Comportez-vous entre vous comme le fait Jésus Christ : lui qui est de condition divine n'a pas considéré comme une proie à saisir d'être l'égal de Dieu, mais il s'est vidé lui-même, prenant la condition d'esclave, devenant semblable aux hommes…il s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, à la mort sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé… ». « Qui s'abaisse sera élevé » voilà toute la vie de Jésus. C'est ce qu'il nous offre, à nous qui voulons être ses disciples. Il s'agit de se grandir par l'humilité. L'humilité consiste essentiellement à renoncer à nous imposer par la force de ce que nous sommes, ou de ce que nous possédons ; elle refuse de faire pression sur l'autre, pour laisser l'autre exister par lui-même. Bien plus, elle ne permet pas seulement à l'autre d'exister : elle le fait exister. Ainsi Dieu qui est pour chacun de nous. Il ne nous écrase pas de sa toute-puissance, il nous donne simplement, humblement, les moyens de nous réaliser nous-mêmes en Lui. « Si tu veux », dit toujours Jésus avec son infinie délicatesse.

 

Jésus ne parle pas ici, à ceux qui ont du mal à être eux-mêmes devant les autres et restent en deçà de leurs possibilités parce qu'ils sont écrasés. JESUS parle ici à ceux qui écrasent et choisissent les premières places. L'évangile nous demande de ne pas nous imposer. Bref, Jésus témoigne du contraire que ceux qui pensent et ne font qu'en apparence. Ceux qu'on voit et admire, ceux qui « ont du caractère », « de la personnalité », ceux qui sont « battants ». Nous ne pouvons pas repousser ces valeurs, mais la foi chrétienne ne nous invite jamais à « nous écraser » à subir. Aujourd'hui Jésus s'adresse à ceux qui prétendent occuper une place qui n'est pas la bonne, aux candidats à la domination qui se comportent en « supérieurs ». Si nous voulons être vrais, apprenons à être nous-mêmes ; nous ne ferons pas les malins, nous ne chercherons jamais à écraser l'autre par notre force ou notre savoir, avec nous batirons la fraternité. Donner des exemples du service à Lourdes : OSE (jamais trop petit pour agir), Scouts (dont Handisport à Lyon), troubadours (animation de Thomas qui m'a surpris) , hospitaliers (qui se donnent à fond), et malades (jacques qui donne l'onction). Poursuivons ici, ce don nous sommes capable et pour lequel nous sommes volontaires, en service fraternel, en regard marqué d'hospitalité. Amen

 

31 août 2013

 

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Lundi 02 septembre 2013 • 1678 visites

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