8 novembre, soirée CCFD

Retour d’immersion en Thaïlande

En Thaïlande, à la rencontre des migrants Birmans

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Waï Hnin Po était venue à notre rencontre en mars 2013, venant de Thaïlande où elle est présidente de la Fondation pour l’Education et le Développement.

 

En aôut 2013 c’était au tour d’une délégation de 26 personnes du CCFD d’aller à la rencontre de nos partenaires sur le terrain.

 

Marie Andrée notre responsable pour le diocèse de Cambrai, y était. La soirée du 8 novembre a été l’objet d’un retour sur cette expérience extraordinaire.

 

« La Birmanie est située au carrefour entre la Chine, l’Inde et la péninsule indochinoise. Si les Birmans proprement dits (Bamar) forment environ 70% de la population, le pays est composé de plusieurs dizaines de minorités ethniques, dont certaines sont depuis plusieurs décennies engagées dans la lutte armée contre le pouvoir central. Indépendante en 1948, la Birmanie fut l’un des pays les plus prospères d’Asie du Sud-Est dans les années 1950. Gouvernée par une junte militaire de 1962 à 2011, elle est devenue l’un des pays les plus pauvres de la région. » (Source : http://www.diplomatie.gouv.fr)

 

Ce pays cherche, depuis les élections de 2010, un chemin vers la démocratie et le retour à la prospérité économique et sociale. Comme souvent dans ce type de contexte, cela génère des flux migratoires qui créent des situations de précarité extrême pour les ethnies minoritaires.

 

Le séjour des témoins du CCFD en Thaïlande a été marqué par la rencontre des diverses, associations avec lesquelles le CCFD est en contact ou a établi un partenariat : Mekong Migration Network, Migration Association Program, Kachin Women Association for Thaïland, Women’s league of Burma, Altsean Burma, et bien sur la fondation FED de Waï Hnin PO. Ces associations militent pour la défense des migrants Birmans en Thaïlande.

 

L’exposé de Marie Andrée nous a montré comment les travailleurs immigrés Birmans travaillent en Thaïlande dans des conditions proches de l’esclavage : salaires dérisoires et aléatoires, pour des journées de travail durant souvent plus de douze heures, conditions de travail loin de nos normes d’hygiène et de sécurité. Les droits des femmes souvent bafoués, le trafic d’êtres humains est courant, les droits à l’éducation sont peu pris en compte …

 

Que penser de ce témoignage d’un birman qui a décidé de quitter un travail stable en Birmanie pour venir vivre sur une décharge publique en Thaïlande, où il collecte des déchets de matière plastique ?

 

Et de ces travailleurs agricoles, qui ne sont pas payés, mais seulement nourris par leur employeur ?

 

Entre deux et quatre millions de Birmans ont migré vers la Thaïlande, dont une grande partie de clandestins sans droits, sans papiers.

 

Cet exposé nous a montré comment la recette du fameux "miracle économique asiatique" porte en elle les germes de l'injustice sociale : elle est fondée sur l'exploitation d'une main-d’œuvre abondante, sous-payée mais aussi sur l'accaparement des ressources naturelles excluant la plus grande partie des peuples. Ainsi, le continent continue à compter le plus grand nombre de pauvres et ce malgré une croissance économique à deux chiffres. Par leur autoritarisme, voire la tyrannie exercée sur leur population, la plupart des dirigeants tentent de limiter la contestation envers ce modèle inégalitaire ainsi que l'émergence d'alternatives.

 

L’action du CCFD-terre solidaire nous met face à ces enjeux, qui font partie de notre « périphérie ».

 

L’Église, experte en humanité, propose une très large réflexion nourrie par plusieurs millénaires d'expériences sur la question du développement. Cette pensée sociale continue aujourd'hui encore de s'enrichir grâce notamment à l'apport des chrétiens et des organismes engagés dans la solidarité. 

 

Le CCFD-Terre Solidaire dans le cadre de collectifs rassemblant diverses organisations s'engage dans des campagnes de sensibilisation. La force des programmes du CCFD-Terre Solidaire c’est de s’attaquer aux racines du mal-développement, et non à ses symptômes. Ce choix fondateur implique par exemple que nous choisissons toujours le partenariat plutôt que l’assistanat, le soutien technique ou le prêt plutôt que le don, la mise en œuvre de projets collectifs plutôt que des initiatives isolées. C’est, nous le croyons, la manière la plus efficace - et la plus respectueuse – de mettre en place de véritables dynamiques de transformation sociale qui permettent aux populations du Sud de prendre leur destin en main.

 

Soutenir le CCFD-Terre Solidaire et son programme, c’est prendre conscience de la pauvreté et de la faim dans le monde, d’en comprendre le pourquoi et le comment, c’est réagir chacun à son niveau pour que cela change.

 

Seule la pression internationale permettra de faire bouger ces politiques vers plus de démocratie et moins d’injustice et de pauvreté.

 

L’équipe CCFD du doyenné de Douai

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Samedi 16 novembre 2013 • 2655 visites

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