Un grand bonjour à tous. Le Père Yves MATHIEU se porte bien et est toujours aussi occupé, voire parfois débordé par ses multiples responsabilités. Les projets sont nombreux, la communauté spiritaine s’agrandit et ouvre de nouvelles maisons. Cependant, de récentes modifications dans le climat politique relativement stable du Mozambique ne manquent pas d’inquiéter et de retarder certaines implantations.
La situation politique
Au Mozambique cohabitent depuis la fin de la guerre civile deux partis politiques : le FRELIMO, parti au pouvoir, et le RENAMO, principal parti d’opposition. De récentes tensions sont apparues entre les deux partis. Le FRELIMO a attaqué la maison du leader du RENAMO et celui-ci a pris la fuite et est devenu silencieux. Il en a résulté une désorganisation de son parti. Certaine violences ont commencé, les information ont toujours accusé le parti d’opposition, alors que ce parti ne recevait plus d’ordres officiels puisque son leader était en fuite. De fait, il y a des actes de violence isolés, réalisés par des gens qui, le plus souvent, ne sont dirigés par aucun parti. Ce qui crée une peur latente. Par exemple, à Macossa, là où nous construisons notre nouvelle mission, quelqu'un a tué sa vache à coup de fusil, et toute la population a fui. Il y a des messages SMS qui circulent et qui entretiennent cette peur. Samedi et dimanche dernier, pour clôturer l'année de la foi, nous avons fait un rassemblement de tous les chrétiens de notre diocèse. Ils ont été environ 2000 à venir. Certains ont dit qu'ils avaient peur de dormir en dehors de leur maison, avec cette insécurité. Enfin, en ce moment, la situation se calme, mais je comprends petit à petit que le phénomène de guerre civile est très complexe. Tout peut s’embraser très vite.
Actuellement, les média ne parlent plus de violence, mais on apprend par ouï-dire que ces violence ne sont pas finies. La route qui relie Maputo au centre du pays est fréquemment sujette à des attaque, les véhicules se déplacent en « colonnes ». Ils organisent une ou deux colonnes par jour. Fréquemment l’une des voitures militaires qui accompagne ces colonnes reçoivent des tirs de la par d’opposants. A qui profitent ces violences ? c’est difficile à dire. Tout le monde veut la paix. La mémoire des horreurs de la guerre est encore dans tous les esprits. Notre rôle n’est pas facile. Il faut respecter tout le monde, construire ensemble un monde plus juste et plus humain, sans pour cela accepter tout. Il faut savoir juger les actes sans juger les personnes.
La vie de la communauté
Ecoutons Yves donner des nouvelles de la communauté spiritaine d’Inyazonia :
Notre communauté a beaucoup changé. Le Père John Kingston, irlandais, est revenu de Rome, où il a passé 8 ans à la Maison Généralisse comme conseiller du Supérieur Général des spiritains. Il a tout naturellement repris sa place de supérieur de notre communauté. (John a été le maître des novices d’Yves en Irlande et il était curé d’Inyazonia à son arrivée au Mozambique : Yves l’a remplacé comme supérieur durant son temps de service). Nicholas est parti en vacances. Ensuite, il ne reviendra pas dans notre communauté, mais ira à Beira, où il commencera la construction d'une 4° communauté spiritaine. Cette nouvelle communauté sera aussi une communauté d’accueil pour ceux qui arrivent par avion. Ce sera également là que nous formerons les futurs séminaristes spiritains.
Ses activités et les étudiants
Notre moulin à farine est en ce moment à l’arrêt. Depuis l'arrivée de l'électricité, les nouveaux moulins électriques fonctionnent pour un prix beaucoup plus avantageux. nous prévoyons le déplacer dans un village où il n'y a pas encore l’électricité.
Notre magasin de poisson n'est plus rentable non plus, Il y a quelqu'un qui est arrivé juste à coté. Nous sommes en train de le déplacer dans un autre village plus près d’ici
Nous gérons toujours notre système de micro crédit. Ça permet aux gens d'emprunter des petites sommes (environ 50 €) ce qui leur permet de commencer des petits commerces, ou de payer les études de leurs enfants, ou de payer des déplacements de leur famille... En ce moment, nous avons une personne qui aide au retour de l'argent. Nous avons déjà aidé 88 personnes. 37 nous ont déjà remboursés. Une seule a refusé de rembourser. La somme totale qui tourne est de 4000 euros.
Cette année, grâce à vous, nous allons aider 6 étudiants : Maria va faire sa 3° année de médecine (sur 4). Nous lui donnons 1500 € par an. Domingos, qui fait sa 2° année de licence de Mathématiques et Physique dans une école de mines de charbon... Nous lui donnons 640 € par an. Germias, que nous commençons à aider cette année, est déjà professeur des écoles. Il veut faire une licence de portugais pour avoir un salaire un peu plus décent (en ce moment il gagne 75 € par mois. Avec une licence, il pourrait monter à 300 €. Il demande 940 € par an.)
Ces étudiants sont ceux que notre association a en charge depuis le début de leurs études supérieures. Heureusement, nous ne sommes pas les seuls à participer à cet effort de formation. L'année dernière, le Père Yves a aussi été aidé par un ancien étudiant mozambicain qui est parti vivre aux Etats-Unis et qui a envoyé 500 $. L’aide active de l’Irlande est toujours fidèle au poste. Enfin, Yves ajoute :
Grâce à des aides directes de l'Université Catholique, nous aidons aussi Dambuso, Fernanda Marcelino et Sabina Carlos.
Dambuso va faire sa 3° année d’agriculture alimentaire, Sabina va faire sa deuxième année de gestion (sur 3). Fernanda va faire sa 2° année de droit.
Yves reviendra très probablement cet été. Comme les autres années, mais nous ne connaissons pas encore les dates.
Amitié Solidarité Mozambique 51, rue du Président Wagon 59500 DOUAI |
Père Yves MATHIEU CP479 2200 CHIMOIO – MOZAMBIQUE |
Pierre-Yves : i.motte@laposte.net |
|
Benoit : benmat59@gmail.com |
Blog de Yves : www.yvesmat.wordpress.com |