18 janvier

Le Père Garnier a rencontré
les prisonniers de la Maison d’Arrêt de Douai

 

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C’est une visite « pastorale » pour le moins originale qu’a effectuée le samedi 18 janvier, notre Evêque, le Père François Garnier en se rendant à la « prison de Cuincy » pour y rencontrer les détenus. Il répondait ainsi à l’invitation de l’équipe de l’aumônerie catholique de la Maison d’Arrêt de Douai, composée de l’abbé Jean Marie TELLE, curé d’Auby et Henri LOURDELLE du clocher de Lewarde, tous deux aumôniers, de Florence LANQUETIN du clocher de Lambres et de Danielle DELESALLE du clocher de Férin, toutes deux auxiliaires d’aumônerie et de l’abbé André VISTICOT, qui intervient en  « renfort ».

 

Une cinquantaine de détenus (répartis en deux groupes, pour la rendre plus active) ont participé à cette rencontre qui a donc duré deux fois 1H30. Ces détenus sont ceux qui participent chaque semaine (le samedi ou le dimanche suivant les groupes) à la « célébration/partage de la Parole/des Ecritures » et le dernier week-end du mois à la messe célébrée dans l’enceinte de la prison. Tous ne sont pas catholiques (il y a un évangéliste, un protestant deux musulmans) et n’étaient pas forcément « pratiquants » avant leur incarcération, mais tous sont en recherche ou en approfondissement de leur foi.

 

C’est pourquoi, cette rencontre s’est déroulé dans un climat très ouvert et très fraternel, le Père Garnier répondant avec beaucoup de simplicité aux questions que lui ont posées les détenus.

 

Sans avoir la prétention de les reprendre toutes ici – l’espace manquerait – celle-ci, saisie au hasard, et qui portait sur ce qu’était le travail d’un Evêque ? « Mon travail a répondu le Père Garnier, est celui d’être un « entraîneur » et un « arbitre », filant ainsi la métaphore sportive !

 

Mais très vite, il a fait « éclater les murs de la prison » en parlant de tout ce que l’Eglise en général, et celle de Cambrai en particulier faisait à travers le monde que ce soit en Afrique ou en Amérique du Sud ou à Madagascar, pour venir en aide aux populations les plus démunies et les plus fragilisées, notamment par l’épidémie du sida : les sœurs distribuant des préservatifs aux femmes concernées… Comme il l’a expliqué il est particulièrement impliqué dans ces régions du monde, car, ses frères Evêques de l’Eglise de France lui ont confié la responsabilité du « développement universel de l’Eglise », cette mission consistant à venir en aide aux Eglises naissantes et pauvres dans ces pays. Et notre diocèse est particulièrement concerné, notamment au travers de l’opération que connaissent bien les enfants du caté : « un jouet pour moi, un jouet pour toi » qu’il a initié et qui permet à des petits Malgaches très pauvres d’aller à l’école et qui sans cela ne le pourraient pas !

 

En plus d’être un entraîneur et un arbitre, le Père Garnier a jouté une nouvelle palette à son travail, celle d’être un « journaliste » comme l’a relevé notre amie Florence de l’équipe d’aumônerie. Il nous a en effet permis de connaître toutes les actions « humanitaires/caritatives » que développait l’Eglise, avec d’autres certes, mais qui restent largement méconnues.

 

A une autre question qui lui était posée, celle de savoir « combien de temps un Evêque prie par jour » ? Il a répondu « une heure par jour » mais il a reconnu que « ce n’était pas suffisant ! »

 

Et dans le registre de la confidence et en réponse à la question de savoir ce qu’il pensait du pape François, il a d’abord précisé que, si lui portait le même prénom, et il en était fier, mais que ses parents lui avaient donné, le pape, lui, l’avait « choisi » ce prénom qui, à lui seul, est tout un programme…Après avoir évoqué les grandes figures de l’Eglise que furent chacun dans leur genre, Jean Paul II et Benoît XVI qu’il eut plusieurs fois la chance de les rencontrer, il a insisté sur cette parole du Pape François qui s’adresse à chacun d’entre nous « Allez à la périphérie de vos églises, vers ceux qui y sont moins familiers ou étrangers »… N’était-ce pas ce que mettait en pratique, en toute simplicité, le Père Garnier en intervenant dans cette prison ? Sa démarche en ce samedi 18 janvier 2014, n’était-elle pas aussi la concrétisation de cette parole du Christ : ‘je ne suis pas venu pour les justes mais pour ceux qui ont chuté, pour les pécheurs » ? En début de rencontre nous avions chanté le psaume de la Création et le Père Garnier avait précisé : « Mon Dieu, tu es grand, tu es beau…qu’est-ce que cela signifie pour nous ?...Redonner confiance et relever celui qui n’en peut plus ! »

 

Et citant cette phrase d’un homme de foi, invitant à l’engagement auprès de celles et de ceux qui sont rejeté(e)s par la société «  Le Dieu que tu sers est plus sûr que le Dieu que tu cherches ».

 

Et comme nous faisons partis de cette religion « incarnée », chacune de ces deux rencontres s’est terminée par le partage de la galette – l’épiphanie n’était pas si loin !- et le Père Garnier a très volontiers mis la « main à la pâte » pour couper – avec des couteaux en plastique, bien sûr ! – les galettes et les distribuer aux détenus.

 

Quelle plus belle conclusion de cette rencontre que ce mot écrit par un détenu en début de semaine : « Merci pour cette chaleureuse rencontre de samedi ! »

 

Pour l’équipe d’aumônerie, Henri LOURDELLE, aumônier de la Maison d’Arrêt de Douai

 

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Jeudi 27 février 2014 • 1884 visites

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