L’adoration eucharistique

Conférence du Père André Merville - 20 juin 2014

L’adoration eucharistique

 

d’après les écrits du Père Gaston Courtois :

« Quand le Seigneur parle au cœur » (médiasopol)

 

 

 

 

Plan de l’exposé

 

 

1. Ce que nous apporte l’adoration eucharistique 

 

1.1. Une présence actuelle, active, aimante

1.2. Un remède contre l’égoïsme, la solitude, la stérilité

1.3. Une nourriture qui enrichit, qui spiritualise, qui universalise 

 

2. Ce qui nous est demandé pour bien vivre l’adoration eucharistique

 

2.1. Elle requiert notre attention à l’attente, la tendresse, la vie de Jésus

2.2. Elle requiert une adhésion de notre foi, de notre espérance, de notre amour

 

 

 

 

 

1. Ce que nous apporte l’adoration eucharistique :

 

Elle t’apporte une présence, puis un remède, enfin une nourriture

 

1.1. Une présence  actuelle, active, aimante :

 

1.1.1. présence actuelle :

 

présence ressuscitée et glorieuse, bien que humble et cachée,

présence totale comme sève du Corps mystique,

présence vivante et vivifiante.

 

1.1.2. présence active :

 

ne demandant qu’à pénétrer tous mes frères humains, tous appelés à devenir mon plérome,

prolongements de moi,

les assumant dans l’élan qui me donne sans cesse à mon Père.

 

1.1.3. présence aimante :

 

car je suis là pour me donner, pour te purifier,

pour continuer par toi ma vie d’oblation

et prendre en compte tout ce que tu es et tout ce que tu fais.

 

1.2. Un remède contre l’égoïsme, contre la solitude, contre la stérilité :

 

1.2.1. contre l’égoïsme :

 

car on ne peut s’exposer aux radiations de l’Hostie sans qu’elles s’infiltrent

Et finissent par embraser l’âme du feu de mon amour.

Alors ma charité purifie, éclaire, intensifie, fortifie la petite flamme qui était en ton cœur.

Elle la pacifie, l’unifie, la féconde aussi, en l’orientant au service des autres pour leur communiquer l’incendie que je suis venu allumer sur la terre.

 

1.2.2. contre la solitude :

 

je suis là près de toi, ne te quittant jamais ni de la pensée, ni du regard.

En Moi, tu trouves le Père et l’Esprit Saint.

En Moi, tu trouves Marie et toute la communion de tes saints frères.

 

1.2.2. Contre la stérilité :

 

celui qui demeure en Moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit,

ce fruit invisible sur la terre et que vous ne percevrez que dans l’éternité,

car la seule chose qui compte, c’est ma croissance dans les âmes.

 

 

1.3. Une nourriture qui enrichit, qui spiritualise, qui universalise :

 

1.3.1. Nourriture qui enrichit :

 

Oui, je viens à toi comme le pain descendu du ciel

pour te remplir de mes grâces, de mes bénédictions

pour te communiquer la racine de toute vertu et de toute sainteté

pour te faire participer à mon humilité, à ma patience, à ma charité,

pour te faire partager ma vision de toutes choses et le courage d’entreprendre ce que je te demande.

 

1.3.2. Nourriture qui spiritualise :

 

Elle purifie tout ce qui en toi tendrait à s’animaliser

Elle donne à ta vie l’élan vers Dieu

Elle prépare ta progressive divinisation

Elle accomplit tout cela non d’un seul coup mais jour après jour, par ton état de communion fréquente, spirituelle autant que sacramentelle.

 

1.3.3. Nourriture qui universalise :

 

Je suis en toi comme le Dieu fait homme qui porte avec lui et résume en lui toute la création

Et plus spécialement toute l’humanité,

Avec ses détresses, ses besoins, ses aspirations, ses travaux, ses peines, ses joies.

 

Qui communie à moi communie au monde entier et active le mouvement du monde vers moi.

 

 

2. Ce qui nous est demandé pour bien vivre l’adoration eucharistique :

 

L’adoration réclame notre attention puis notre adhésion

 

2.1. Elle requiert notre attention :

 

2.1.1. attention à l’attente de Jésus :

 

Attente humble, discrète, silencieuse mais si souvent anxieuse…

Que de fois j’espère de toi un mouvement du cœur, une simple pensée volontaire !

Si tu savais à quel point j’en ai besoin pour toi, pour moi, pour les autres ! Ne me déçois pas !

Si souvent, je me tiens à la porte de ton cœur et je frappe…

Si tu savais comme j’épie les mouvements intérieurs de ton âme !

Sans doute, je ne te demande pas d’être fixé constamment et consciencieusement sur moi.

L’essentiel, c’est que l’orientation de ta volonté profonde, ce soit moi.

Mais il est nécessaire de ne pas te laisser trop manger par la bagatelle, par ce qui passe aux dépens de celui qui demeure en toi pour t’aider à demeurer en Lui.

Demande-moi la grâce de faire plus souvent et plus intensément attention à moi, à ce que je peux avoir à te dire, à te demander, à te faire faire :

Parle Seigneur, ton serviteur écoute !

Seigneur, qu’attends-tu de moi en ce moment ? Que veux-tu que je fasse ?

 

2.1.2. attention à la tendresse de Jésus :

 

Tendresse infinie, divine, exquise, ineffable, dont je t’ai fait goûter quelques rayons.

Ah, si l’on croyait vraiment que je suis le Dieu bon, tendre, prévenant,

ardemment désireux de vous aider, de vous aimer, de vous encourager,

attentif à vos efforts, à vos progrès, à votre bonne volonté,

toujours disposé à vous entendre, à vous écouter, à vous exaucer !

Mais oui je veux que vous soyez heureux,

sans préoccupation excessive pour l’avenir,

confiants en ma Providence et en ma Miséricorde.

Oui, je veux votre bonheur,

Et dans la mesure où vous me ferez confiance,

ni l’épreuve, ni la souffrance qui trouveront leur explication dans la synthèse de mon Esprit d’amour, ne parviendront à vous écraser.

Bien au contraire, elles vous vaudront un regain de vitalité spirituelle,

gage d’une merveilleuse fécondité apostolique,

Et elles seront traversées de tels éclairs de joie que vos âmes frémissantes en seront tout illuminées.

 

2.1.3. attention à l’élan vital qui émane de Jésus :

 

Cet élan me pousse à tout récapituler en moi pour l’offrir au Père.

Songes-tu que c’est là toute ma vie, toute la raison de mon Incarnation, de mon Eucharistie ?

Vous unir, vous rassembler, vous unifier en Moi et vous entraîner avec Moi dans le don total de tout Moi-même au Père, afin que le Père soit par Moi tout en tous !

Réfléchis-tu à ce fait que je ne puis t’assumer que dans la mesure où tu te donnes intérieurement à Moi ?

Livre-toi totalement à mon emprise.

Mais pour cela, il est nécessaire que tu prêtes attention à mon désir constant de te prendre en compte, de m’emparer de toi, de t’assimiler, de t’assumer.

Cette attention t’aidera à multiplier tes donations intérieures à mon amour, donations qui seront comme autant d’élans du cœur pour rejoindre mes élans divins.

 

2.2. Elle requiert notre adhésion :

 

Adhésion de notre foi, de notre espérance, de notre charité

 

2.2.1. Adhésion de notre foi :

 

Elle te permettra de percevoir ma présence, mon activité radiante, ma volonté d’union à Toi.

C’est maintenant qu’il te faut te couler en Moi, t’insérer en Moi, accepter ton rôle de partie dans le grand tout que Je suis, pour exécuter la splendide partition de mon amour à la gloire de mon Père.

Sois davantage aux aguets, aux écoutes de mes désirs, si tu veux les connaître.

Offre-moi ton oreille intérieure pour que tu sois capable d’entendre ce que je te demande.

 

Crois en ma transcendance :

De même que plus un savant progresse dans une discipline scientifique, plus il découvre qu’il ne sait rien face à tout que qu’il voudrait pouvoir savoir, voyant sans cesse reculer vers l’infini les limites de sa connaissance.

De la même façon, plus tu me connaîtras, plus tu te rendras compte que ce qui reste en moi d’inconnaissable dépasse de loin tout ce que tu peux savoir de Moi.

 

Crois aussi en mon immanence :

Car j’ai accepté de me dépouiller des privilèges de ma divinité pour me faire l’un de vous. Je suis Dieu parmi vous, Dieu avec vous, l’Emmanuel. J’ai vécu votre vie et je continue de la vivre à travers chacun des membres de mon humanité.

Il n’est pas nécessaire d’aller me chercher bien loin pour me trouver.

Ah si l’on savait ce qu’est un Dieu qui se donne !

 

2.2.2. Adhésion plus entière de notre espérance :

 

Si tu avais davantage confiance dans l’ensoleillement que te vaut le face-à-face avec Moi dans l’Hostie, comme tu viendrais plus volontiers te mettre sous le rayonnement de mon influence ! Comme tu aimerais te laisser pénétrer par mes radiations divines !

Ne crains pas d’être brûlé ! Crains plutôt d’échapper à leur rayonnement.

Il peut arriver que je limite des activités extérieures au profit des possibilités offertes par l’activité intérieure. Tu n’auras de fécondité que si tu viens longuement te recharger auprès de Moi qui vit dans le Sacrement de mon amour.

Depuis si longtemps, j’habite les tabernacles de ta ville.

Oui, je sais qu’il faut renoncer à bien des choses secondaires, apparemment plus urgentes ou plus agréables, pour te consacrer, consacrer du temps à monter la garde auprès de Moi. Mais ne faut-il pas se renoncer pour Me suivre ?

Je sais bien que tu as peur de t’ennuyer ou de perdre ton temps. Mais tu en as eu maintes fois l’expérience : je suis toujours prêt à t’inspirer ce qu’il faut me dire et à te suggérer ce qu’il faut me demander, et n’est-il pas vrai qu’après quelques moments de silence et de communion intérieure, tu te sens plus ardent et plus aimant ?

 

2.2.3. Adhésion plus plénière de notre amour :

 

Aimer c’est sortir de soi, penser à l’être aimé avec de penser à soi.

C’est vivre pour lui, mettre tout en commun avec lui, s’unir à lui, s’identifier à lui.

Où puiser l’élan oblatif du véritable amour sinon auprès de l’Hostie qui est par excellence l’oblation totale et substantielle ?

Communie souvent en esprit au feu qui arde dans l’Eucharistie.

Essaie de faire passer en toi quelque chose des sentiments brûlants de mon Cœur.

Fais de temps en temps des séries d’aspirations et d’expressions amoureuses : ces exercices fortifieront la puissance d’amour que j’ai mise de manière inchoative en toi le jour de ton baptême ; je ne demande qu’à développer cette puissance d’amour à chacune de tes communions.

Alors ton adhésion à Moi sera profonde et solide.

A force de répéter ces pratiques, tu te disposeras à ne faire qu’un avec Moi et à te laisser absorber par ma divine et inexprimable Suavité.

Ce vers quoi tend l’Eucharistie, c’est à ce que tu puisses m’absorber pour que tu te laisses absorber par moi, au point que nous ne fassions plus qu’un tous les deux, sous l’influence de l’Esprit, à la gloire du Père.

Comme la goutte de rosée absorbe le rayon de soleil qui la fait étinceler et qui finalement se laisse absorber par lui…

Comme le fer absorbe le feu qui le pénètre et se laisse absorber par lui au point de devenir lui-même feu incandescent, ainsi dois-tu m’absorber et te laisser absorber par Moi.

Mais cela ne peut s’opérer que sous l’influence de mon Esprit qui prédispose le tien et l’adapte à ma venue en toi… Appelle-le souvent : Il est Lui-même feu dévorant.

Cette absorption mutuelle tendra à une véritable fusion. Alors, ta raison de vivre, de faire tout ce que tu as à faire, de souffrir tout ce que je te donne à souffrir, ce sera Moi. « Pour moi, vivre c’est le Christ » dit St Paul. Telle est la véritable communion.

 

C’est sous la radiance eucharistique que tu enrichis ton âme de ma présence, de mon parfum. A toi de t’en imprégner et d’en embaumer ton entourage. Qu’y a-t-il de plus silencieux et en même temps de plus éloquent qu’un parfum ?

 

Si je désire être exposé à vos regards dans le Sacrement de l’Eucharistie, ce n’est pas pour Moi, c’est pour vous. Je sais mieux que personne à quel point votre foi a besoin, pour fixer son attention, d’être attirée par un signe qui exprime la réalité divine. Votre adoration a souvent besoin de soutenir le regard de votre foi par la vue de l’Hostie consacrée.

 

 

L’adoration eucharistique apparaît comme une concession à la faiblesse humaine, une soumission aux lois de l’incarnation, une conformité à notre nature qui a besoin de voir, de sentir, de toucher, de goûter. Et le cérémonial festif des lumières, de l’encens et des chants prédispose l’âme à prendre dans la foi une conscience plus lucide, si imparfaite soit-elle, de la présence transcendante de Dieu. De plus, ces festivités procurent à la fois une nostalgie et un avant-goût des noces éternelles.

 

 

Morceaux choisis :

 

Je t’attends sans cesse, sans impatience, certes, te sachant faible et fragile, mais désireux de t’écouter et de te sentir aux écoutes de ma Parole. Ne laisse pas ton esprit papillonner su tant de choses éphémères et inutiles. Ne laisse pas gaspiller en tant de futilités le peu de temps dont tu disposes. Pense que je suis là, Moi, ton maître, ton ami, ton serviteur, et tourne-toi vers moi. Comme ton rayonnement serait plus intense et étendu si tu faisais davantage et plus amoureusement attention à Moi !

Retiens bien ceci : quelle que soit l’activité que l’on accomplit ou la souffrance que l’on supporte, c’est l’union d’amour que l’on y apporte qui en fait la valeur. Cherche à t’unir à moi davantage. Unis-toi à ma Prière. Unis-toi à mon offrande. Unis-toi à mon action dans le monde à l’intime des cœurs. Unis-toi à Moi pour faire tout ce que tu as à faire et tu verras comme cela sera mieux fait et plus facile. Unis-toi à Moi pour être bon, accueillant, compréhensif, ouvert aux autres, et je ferai passer quelque chose de moi dans les contacts que tu auras.

 

 

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Jeudi 26 juin 2014 - 21h07 • 1011 visites

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