Homélie du Père Bernard Descarpentries

1er dimanche de l'Avent B (Marc 13, 33-37)

 

« Reviens » « ne nous laisse pas tomber » dit Isaïe. Que pourrions-nous ajouter de plus actuel, comme cri du peuple qui erre sur des sentiers inconnus et ténébreux ; mais Dieu est fidèle pour qui revient à lui.

 

L’Avent nous dit aussi que Dieu vient à la rencontre de celui qui attend. Dans l’évangile d’aujourd’hui, à quatre reprises, il est répété : Veillez ! L’Avent est donc le temps de l’attente du Seigneur. L’Avent nous est donné pour réveiller notre attente, notre soif de Dieu.

 

Nous sommes parfois comme le conducteur guetté par l’assoupissement, tant son regard s’est fixé sur l'arrivée, au risque de ne plus voir l’imprévu. Restons sur nos gardes, soyons vigilants, et selon le conseil du Bx Charles de Foucauld, « vis chaque jour comme si tu allais mourir le soir ».

 

Dieu est le « Tout-Autre » qui nous laisse apparemment seuls, non pas tant dans le malheur, que devant notre responsabilité d’humains libres et adultes (dans nos familles, dans nos métiers, dans la cité et dans l’Eglise).

 

S’il parle de l’absence, Jésus parle plus encore de son retour. Nous marchons vers cette rencontre qui nous renvoie à l’aujourd’hui, où Dieu ne cesse d'être présent à nous,… « mais, c’est de nuit », comme le dit Jean de la Croix.

 

C’est donc vers la signification symbolique de la nuit qu’il faut nous pencher pour comprendre. La nuit, c’est le temps des ténèbres, le temps de la tentation et de l’épreuve. C’est la nuit surtout, qu’il faut rester vigilant. Veiller dans la nuit, c’est attendre dans les difficultés. C’est garder l’espérance quand tout est noir, c’est balbutier sa prière quand les vents sont contraires. C’est recevoir de Dieu la grâce de tenir bon, de rester debout lorsque tout paraît s’écrouler autour de nous. Dieu est là, éternellement…

 

« C’est dans la nuit qu’il est bon de croire à la lumière » dit l’écrivain Jean Rostand. Ainsi le jour de Dieu arrive chaque jour, mais toujours dans l'imprévu ! Il est inattendu, surprenant. Gardons-nous prêts pour ses visites et devenons des guetteurs de l’aube divine ; par la foi persévérante et par la charité attentive.

 

En ce premier Dimanche de l’Avent 2014, s’ouvre l’Année de la Vie consacrée, qui se terminera le 2 février 2016. Au cours de cette année les fidèles sont invités dans la prière et le partage à découvrir l’importance pour la vie de l’Eglise, de cette forme de vie de quelques 800 mille consacrés dans le monde. Elle donnera l’occasion d’approfondir leur engagement à être Bonne Nouvelle pour l’Eglise et pour le monde entier.

 

On peut dire que les consacrées sont appelées dans le monde, à incarner l’esprit de l’Avent qui est fait d’écoute de Dieu, de désir profond de faire sa volonté, de servir son prochain avec joie.

 

Laissons-nous guider par leur exemple, pour que Dieu qui arrive, ne nous trouve pas fermés ou distraits. Qu’Il puisse, en et par chacun de nous, étendre un peu son royaume d’amour, de justice et de paix.

 

Cet exemple de vie chrétienne proclame à un monde, souvent désorienté et toujours en quête de sens, que Dieu est le Seigneur de l’existence.

 

En choisissant l’obéissance, la pauvreté et la chasteté pour le Royaume des Cieux, les religieux, religieuses et consacrés montrent que tout attachement aux choses et aux personnes, est incapable d’assouvir définitivement la faim des cœurs.

 

L’existence sur terre est une attente qui précède la rencontre, le « face à face » avec l’Epoux divin. C’est une attente à vivre avec un cœur toujours en alerte, prêts à reconnaître et accueillir le Seigneur qui habite nos rencontres.

 

La vie consacrée constitue une réponse à Dieu. Réponse inconditionnelle et passionnée, que nous pouvons soutenir et proposer.

 

Le 30 novembre 2014

Père Bernard Descarpentries

 

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Lundi 01 décembre 2014 - 19h17 • 1240 visites

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