Fiche 7

Jésus et les docteurs de la loi - Luc 2, 41-52

Giotto, Chapelle Scrovegni à Padoue 7-Jésus et les docteurs  
Giotto, Chapelle Scrovegni à Padoue
Giotto, Chapelle Scrovegni à Padoue
  • 41 Ses parents allaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
    Au verset 39 qui précède, ils repartent à Nazareth comme en 51.Mais il y a ce passage par Jérusalem.
    Le récit commence par la présence des parents. Comme tout juif, ils sont soumis à la loi et ils vont célébrer à Jérusalem.
  • 42 Douze ans : l’âge où l’enfant entre dans le rite
  • 43 Jésus resta à Jérusalem. Pour lui il semblerait que la fête n’est pas finie. A douze ans, il devient majeur et libre et Joseph et Marie jouent le jeu de la maturité de leur enfant ; ils ne s’aperçoivent pas de son absence. Ils ont une confiance totale en leur fils et pensent qu’il est avec des compagnons de route. Puis commence l’inquiétude et l’angoisse. Le mot chercher porte le texte jusqu’au mot ‘retrouver’.
  • 44 Ils le cherchent, pensant que : entendez la force de ce mot. Ils refont le chemin déjà fait en un jour, c’est donc le deuxième jour.
  • 46 C’est au bout de trois jours : allusion pascale. Ils le trouvent au temple après avoir couru toute la ville. Ils sont mis face à une situation inattendue car ‘il est au milieu des maîtres’, de ceux qui enseignent. Il écoute et interroge Il oblige les maîtres à faire groupe autour de lui, il est le centre. Ce n’est pas banal : où sont les maîtres ? Ils sont autour de celui qui a pris leur place et ils deviennent élèves. Or il interroge et ne donne pas de réponse.
  • 47 Pourtant tous s’extasient sur ses réponses, dit le texte. C’est déjà nous faire entendre la manière de Jésus durant sa vie publique. Ses questions, parce qu’elles tombent au bon moment sont entendues comme des réponses. Il ne répond pas souvent mais on entend une réponse. C’est pédagogue car il n’y a pas meilleure réponse que celle qui naît de l’intelligence du cœur de chacun.
  • 48 Mon enfant… pourquoi ? : Marie dit son angoisse, comme toutes les mères pour leurs enfants, dans ce ‘pourquoi.’ Elle l’appelle ‘enfant’, comme si elle voulait le faire revenir dans son giron. Or la cellule familiale c’est bien mais c’est très enfermant. Vous sentez combien la séparation est sans cesse à revivre pour une mère. Elle associe Joseph à son angoisse.
  • 49 Jésus répond avec un ‘pourquoi’ me cherchez-vous ? Ce n’est pas une réponse. Ne saviez-vous pas ? Cela sous-entend qu’ils auraient dû savoir. Il y a comme une nécessité pour Jésus à être là, dans le temple pour la fête.
  • 50 Ils ne comprennent pas : car Jésus les renvoie aux droits de la famille de son Père du ciel. Il est maintenant soumis à son Père du ciel. Moment dur pour les parents et pour Jésus

    Ce que dit Jésus se heurte à toutes les évidences d’une mère. Marie est dans le non-comprendre.
  • 51 Le temps de comprendre leur est donné par la redescente à Nazareth, la vie cachée où chacun se situe d’une manière nouvelle. Marie va tisser avec son fils des liens nouveaux qui intègrent sa nouvelle identité de fils relié au Père. Marie doit se libérer un peu de sa maternité et Joseph commence à accéder à sa vraie paternité.
  • 52 Jésus grandissait en sagesse auprès de Dieu et des hommes. Il devient Jésus tout court (et plus le jeune Jésus, l’enfant Jésus), on ne le nommera plus autrement. Toutes les relations qu’il va vivre ensuite s’enracinent dans le savoir-faire qu’il a acquis à Nazareth dans une famille qui garde pour elle son mystère.
Il n’y a rien à ajouter sur ces récits d’origine. Luc nous a fait passer tous les événements essentiels dont nous avions besoin pour comprendre la suite de son texte. Marie est obligée de passer du ‘bien connu’ au révélé. C’est ça l’enjeu de la vie de foi. Car si c’est Nazareth qui est le point d’aboutissement de ce texte, si c’est Nazareth qui recueille cet événement pour en vivre pendant 18 ans, c’est donc que Nazareth est une leçon où nous revenons toujours pour comprendre ce que c’est de passer du Jésus connu au Jésus qui se révèle. Il faut quitter celui que nous connaissons pour accepter une autre image de lui.
Pour Marie, si tout est inclus dans l’annonce de l’ange, il reste à la vivre jour après jour. C’est le passage qui nous attend tous au niveau de notre foi.. Celui que nous croyons bien connaître, voilà qu’un jour il se révèle autre. Alors toutes les frontières craquent, on ne comprend plus, on est désarçonné. C’est le cheminement d’une vie de foi.

Luc à travers ces récits nous conduit déjà à la Résurrection.
Trois jours, chercher, trouver, chez mon Père, fête de la Pâque, Jérusalem, le temple. Nous avons parcouru tout un noyau qui résume tout le sens de la vie du Christ.

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Dimanche 13 novembre 2011 • 2399 visites

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