Noëlle Châtelet aborde la grand-maternité, le pays des vermeilles, avec beaucoup de délicatesse. Elle dessine le lien unique et merveilleux qui l'unit à sa petite fille depuis le premier regard jusqu'aux conversations à venir. Une place qui n'est « ni celle de mère, ni celle d'une nounou, ni celle de personne d'autre. Place particulière de l'écoute sur l'échiquier du temps... Distance que toutes les grands-mères connaissent et vivent comme un privilège. »
Elle nous convie à l'émerveillement et aux retrouvailles avec des souvenirs de sa propre maternité. A ses côtés, nous entrons dans un jeu de ressemblances qui fait se fondre le temps passé et présent :« la mère que j'étais rend visite à la grand-mère d'aujourd'hui... Impression, sensation de rebours, de l'envers ... je m'affranchis du temps ». A toutes celles qui vivent déjà ce temps, elle donne les mots pour dire « l'image idéale de la plus parfaite harmonie d'une grand-mère avec sa petite fille. »
Idéalisant les premières fois au cinéma, au manège, au restaurant au parc, elle ne cesse de clamer combien cette « nouvelle fonction de mère grandie, de mère grande» la comble d'un bonheur et d'une joie indicibles. « D'étonnement en étonnement ..., je ne m'attendais pas à tant de chamboulements, tant d'extravagances. »
Trouble et impatience des retrouvailles quand la petite rend visite ! « L'enfant de mon enfant fait battre le cœur au-delà de la raison, dans l'émotion pure de l'infinie surprise... Etre grand-mère est une récompense, ma fierté... Il n'y a plus qu'à rire, rire aux larmes. »
Un rire que toutes nous aimerions partager un jour !
Anne Henning, 15 avril 2010