QUELLE JUSTICE PENALE VOULONS-NOUS ?
C’est dans le cadre des Journées nationales Prison que s’est tenue, le 29 novembre dernier, la soirée-débat organisée chaque année, à la fac de Droit, par l’association Arc en ciel, en lien avec l’association des visiteurs (ANVDP), l’aumônerie et le secours catholique. Thème retenu : « La prison, une réalité aux conséquences douloureuses pour les victimes et les familles des personnes incarcérées ». Pour en parler, Valérie Decroix, directrice des services pénitentiaire des Hauts de France, Sébastien Dumont, directeur pénitentiaire d’insertion et de probation à Lille, et Ronan Palaric, référent de l’association de recherche en criminologie applicable (ARCA), qui a ouvert une antenne à Lille, l’an dernier. Ces trois professionnels, au-delà d’un exposé clair et d’un plaidoyer pour la justice restaurative qui balbutie encore depuis la loi Taubira (15 août 2014), ont permis que s’engage un débat tout à fait citoyen rendu possible par l’action des associations qui servent d’interface entre la justice et la société civile (proches, administrations, services sociaux, propriétaires de logements, entreprises). Remettre la personne auteure de l’infraction face à sa victime, au cœur de la société, autant de pistes à réfléchir face aux chiffres de la région : 7000 personnes incarcérées en milieu fermé, 18 000 en milieu ouvert, plus de 1000 sous bracelet électronique. Cercle de soutien et de responsabilité, rencontre « auteurs-victimes », ce qui se pratique au Canada commence à s’expérimenter dans la Somme et l’Oise. Parmi les participants à cette excellente soirée, on pouvait reconnaître le directeur de la Maison d'arrêt de la rue de Cuincy, le député LREM de la circonscription, le premier adjoint de Douai, des membres du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) de la ville et, venu de Maroilles, le père Jean-Marie Telle, ancien aumônier.
Philippe Courcier
NOTEZ-LE !
Le thème de ces 25èmes journées était : « Prison : peines de corps » ; à voir « Etre là », documentaire de Régis Sander (2012).