[VEPRES] Homélie de Mgr Nicholas Hudson, évêque aux. de Westminster

Homélie prêchée lors des vêpres du dimanche 19 juin en la collégiale Saint-Pierre à Douai, en la fête du Saint-Sacrement

Alors que nous cheminons avec le Seigneur dans les rues de Douai, il est bon de faire une pause ici, à la place Saint Amé. Et je profite volontiers de cette occasion pour exprimer, une fois de plus, la gratitude des Catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles pour l’accueil réservé à nos ancêtres par la population de cette ville pendant plus de 200 ans. L’Université catholique établie à Douai par le roi Philippe II a attiré de nombreux étudiants et savants, venus de l’autre côté de la Manche et Douai est devenu le domicile de nombreuses communautés catholiques anglaises en exil. On l’a même décrite comme un autre Oxford! Parmi les fugitifs arrivés ici d’Oxford, on trouve William qui deviendra cardinal, Allen, fondateur des Collèges anglais ici à Douai et à Rome. Sans la fondation de ces Collèges anglais ‘sur le continent’, comme on dit, il n’y aurait plus eu de prêtres pour servir les Catholiques d’Angleterre et du Pays du Galles et l’Eglise n’aurait peut-être pas survécu dans ces pays. J’en ressens à leur égard la plus grande gratitude – ainsi qu’une reconnaissance encore plus profonde envers le Dieu tout-puissant pour le don extraordinaire des sacrements envers lesquels ces jeunes prêtres éprouvaient une foi si fervente. En ce jour, nous sommes tout particulièrement reconnaissants pour  le don de la Très Sainte Eucharistie, qui a soutenu ces prêtres à l’époque et continue de soutenir maintenant la communauté catholique des deux côtés de la Manche. Nous poursuivons notre chemin en le louant et en le remerciant pour sa grande bonté et pour sa présence permanente à nos côtés d’un siècle à l’autre grâce au pouvoir de la Très Sainte Eucharistie.

 

Ça me donne beaucoup de joie vous rejoindre dans l’Eglise Collégiale pour rendre grâce à Dieu avec vous pour le miracle de l’Eucharistie, qui a été accordé à cette ville voici plusieurs siècles. Comme vous le savez, le Bienheureux Carlo Acutis, le jeune italien béatifié voici moins de deux ans, s’est beaucoup intéressé aux miracles de l’Eucharistie du monde entier, et il a pris la peine d’en consigner les détails sur son site Internet. On y lit que le dimanche de Pâques 1254, un prêtre qui distribuait la communion a laissé tomber une hostie par mégarde ici en l’église de Saint Amé.  Avant qu’il puisse la ramasser, celle-ci s’est soulevée et s’est dirigée vers le purificateur ; peu après, un enfant est apparu à sa place et les personnes présentes ont pu le vénérer. Cette même hostie, examinée par l’Evêque de Cambrai, lui fit apparaître une vision de la face du Christ, couronnée d’épines. L’hostie au centre de ce miracle a été conservée pendant des siècles. Ce qui semble d’une certaine manière être tout aussi miraculeux, c’est que cette hostie, cachée à l’époque de la Révolution pour la protéger de toute profanation, ait été redécouverte plusieurs décennies plus tard, accompagnée d’une attestation de la main du prêtre qui l’avait cachée. C’est pourquoi nous pouvons vénérer aujourd’hui cette même hostie qui était au centre du miracle eucharistique survenu voici plusieurs siècles.

 

Ce miracle nous est donné pour concentrer nos esprits sur le don extraordinaire de l’Eucharistie que l’on célèbre chaque jour, et en particulier chaque dimanche,  lorsque le peuple de Dieu du monde entier se réunit pour célébrer le Jour du Seigneur. Cela nous aide à pénétrer au plus profond du mystère de l’Eucharistie, dans lequel le Seigneur se rend présent ici et maintenant, au peuple de cette ville, le même Seigneur qui s’est fait chair comme enfant de Bethléem, le même Seigneur qui a souffert et est mort pour nous sur le Calvaire, le même Seigneur  qui est ressuscité dans la gloire, et est assis à la droite de Dieu. D’une certaine manière, cela nous rappelle la communion qui a uni le peuple de Dieu à travers les siècles. Aujourd’hui, nous sommes si étroitement liés à la communauté de Saint Amé qui était réunie pour la célébration ce dimanche de Pâques-là , voici près de 800 ans, aux Catholiques anglais qui se sont réfugiés ici à Douai voici 450 ans, au prêtre qui a caché l’hostie miraculeuse au temps de la Révolution et au prêtre qui l’a redécouverte au 19ème siècle. L’Eucharistie unit tout le peuple de Dieu, vivant et mort. Elle offre le fruit de la mort rédemptrice du Christ à tous les peuples du monde, à tous les vivants actuels et futurs. On ne peut être plus inclusif que cela! Donc, c’est à juste titre que nous sommes réunis aujourd’hui pour louer et honorer le Très Saint Sacrement, par lequel Jésus-Christ notre sauveur partage avec nous la vie ressuscitée qu’il a conquise pour nous. Loué soit Jésus-Christ maintenant et à jamais !

 

Article publié par Service communication • Publié le Jeudi 23 juin 2022 - 09h12 • 464 visites

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