18 février, Douai
L’Église catholique a célébré le 3 décembre dernier les 50 ans de la réforme liturgique promulguée par le Concile Vatican II. Pour marquer cet évènement, le service diocésain « Liturgie et Sacrements » a proposé dans chaque doyenné une soirée de réflexion à la fois ludique et interactive visant à faire mieux apprécier - au-delà des polémiques - l’apport de cette réforme, ainsi que le chemin qui reste à parcourir.
Une quarantaine de personnes s'étaient rassemblées ce 18 février dans la salle bleue de la maison Notre-Dame à Douai ; la soirée était animée par le Père Bertrand Estienne, et Mmes Marie-Thérèse Delahaye et Maïgwen Valleys.
QUELQUES TÉMOIGNAGES
Pourquoi se rendre à la maison Notre Dame à 19h00, un mardi, et, de plus, pour une rencontre autour de Vatican II ? La soirée commence par un accueil sympathique, et, bien vite, une première question : mettre des mots sur Vatican II. Un mot par ci, un autre par là… et petit à petit le tableau de la salle bleue se remplit ; des mots qui sont expliqués au fur à mesure. Grâce à ce tableau, Bertrand nous fait un petit exposé pour replacer Vatican II dans son contexte dont l’origine remonte au XIXème siècle, avec un peuple chrétien qui ne se déplace à l’église que par obligation, préférant des « dévotions populaires » à une liturgie de la messe froide et austère. Des idées germent de ci et de là pour arriver à ce grand rassemblement : le peuple devient participant de la liturgie, liturgie où Dieu agit de façon invisible mais tout à fait réelle. Difficile de comprendre quand on n’a pas connu l’avant, et que l’on a toujours connu que l’après… On se dit tout connaître de Vatican II… Commence alors un jeu que l’on pourrait appeler « bonbon drop », copie d’un jeu télévisé : on mise des bonbons (bêtises de Cambrai) sur 4 cases possibles, cases qui sont des réponses possibles à une question. Inutile de dire que notre quota de bonbons a très vite fondu… et nous n’avons mangé qu’un seul ! Autre grand moment de réflexion : imaginer l’église (bâtiment) idéale… Chacun y a été de son imagination, reprenant des lieux visités de ci de là pour concevoir celle où il aimerait se rendre à la messe… Pour conclure, je dirai que Vatican II continu à se construire… Le peuple a mis du temps à comprendre le sens et évoluer dans l’esprit de ce grand mouvement. Notre société continue de changer, et le synode entamé par le LAC continu à faire bouger le peuple de Dieu !
Didier & Nadine Hénaut, paroisse Jean XXIII en douaisis |
Ce que j’ai pu toucher du doigt c’est le gain spirituel que peut procurer une belle cérémonie. Vatican II a « proposé » une réforme pour associer de manière dialogale le célébrant et les fidèles après trop d’années « curé-centrées ». A travers la pédagogie du jeu, celle qui a été adopté ici, le travail par petits groupes anime. Il s’y passe quelque chose et on se lâche, on devient plus naturel. Je suis venu également pour amicalement saluer le conférencier qui avait été avec moi, il y a pas mal d’années, accompagnateur de scouts à Douai, mouvement d’auto-éducation par le jeu. Un clin d’œil en passant. Toutes les dimensions des propositions faites au Concile n’ont pas toujours étés intégrées et du chemin reste à faire pour approfondir certaines, comme le silence sacré et la prière, ou encore la hiérarchie des chants où là on a fait un peu le contraire de ce qui avait été préconisé. Très loin de révolutionner dans l’urgence, il était bon d’entendre le souci de nos Pères d’une cérémonie « dialoguée ». Le choix des fidèles a prévalu pour réévaluer le Psaume, par nature, un chant. Si nos cérémonies sont belles et profondes, assurément elles attireront, même, peut-être, au-delà du cercle trop restreint des cathos.
Bruno Bidoire, paroisse St-Maurand St-Amé de Douai |
Je rejoins les 2 témoignages précédents, et je partage l'enthousiasme qu'ils contiennent ! - Le souci du Concile de mettre enfin à sa place la Parole de Dieu ! Merci à nos frères protestants d'avoir montré la voie à l'Église Catholique ! Je vous rassure, les intervenants ont dit ça beaucoup mieux, et j'espère que nous aurons la chance de les accueillir à nouveau dans notre Doyenné : nous avons compris qu'il nous reste encore beaucoup de choses à (re)découvrir !!!
Edith Luchez, paroisse St-François d'Assise en douaisis |