24 novembre
Après la prison... des solutions existent

Soirée-débat dans le cadre de la Journée Nationale des Prisons 2016

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Ce jeudi 24 novembre à la Faculté de droit : soirée débat sur le thème « Après la prison... des solutions existent », organisée conjointement par Arc-en-ciel, les Visiteurs de prisons (ANVP), l'Aumônerie et le Secours Catholique, avec des intervenants de "La feme de Moyembrie", "R'libre" et "La bouée des jeunes",

 

R’libre :

Patricia FARCASSE : Intervenante

 

  • Association loi 1901
  • Composée de 6 professionnels répartis sur deux lieux (Lille et Tourcoing) ainsi que d’une intervention à la Maison de la Justice et du Droit de Roubaix.
  • Public : des personnes incarcérées ou bénéficiant d’un aménagement de peine
  • 500 personnes par an, sur la base du volontariat, suivies intra-muros + accompagnement à la sortie + accueil permanent selon le besoin
  • Objectif : créer du lien en détention et poursuivre un suivi à l’extérieur pour aider les personnes à se confronter à la sortie de détention
  • Pas de durée limitée dans le temps dans le suivi

 

Sophie ROUSSELLE : Assistante de service social au sein d’R’libre

 

Elle intervient en détention. Les personnes intéressées écrivent à l’association puis un dossier est constitué, des rencontres sont ensuite organisées une fois tous les 15 jours avec le détenu (un entretien d’une heure, au parloir avocat). Le but de l’entretien est de voir avec la personne ses besoins (logement, emploi, santé, etc) en lien avec le SPIP et le SMPR (service médico-psychologique régional).

Ensuite, les personnes détenues peuvent être reçues lors de leur permission de sortir, cela permet également de voir comment elles se comportent à l’extérieur afin de préparer au mieux la sortie « définitive » de détention.

Beaucoup souhaitent sortir de manière anticipée et demandent alors à pouvoir bénéficier d’un aménagement de peine.

Le rôle de l’association est de travailler avec eux la meilleure manière de procéder pour sortir dans de bonnes conditions

 

 

La ferme de Moyembrie :

Marc GERMAIN et Margaret Brunel

 

  • Ferme située à Coucy-le-Château (dans l’Aisne)
  • Chantier d’insertion depuis 2003-2004 : les personnes y travaillent et y sont logés
  • C’est un sas entre la prison et la sortie
  • Composée de 7 encadrants
  • Public : personnes sous écrou bénéficiant d’un « placement extérieur » pour la fin de leur peine (en moyenne 7 mois) 20 personnes en permanence
  • Objectif : permettre aux personnes de se reconstruire au sein de la structure, notamment en établissant un projet stable afin d’appréhender au mieux le retour dans la société.

 

Deux piliers : le travail (notamment vente de paniers de produits locaux bio et de produits laitiers) + un lieu de vie

 

Un référent SPIP vient sur place tous les 15 jours et l’association est en contact régulier avec le JAP (notamment concernant les demandes de permission)

 

C’est arrivé que certaines personnes ne souhaitaient pas quitter la ferme car appréhendant la sortie, elles préféraient se retrouver en communauté au sein de la ferme plutôt que dehors seules (il est cité l’exemple de la personne qui ne voulait pas utiliser ses remises de peines pour pouvoir rester), Or, selon Marc Germain, ce n’est pas une bonne chose de vouloir rester dans le « sas » qui n’est qu’un tremplin.

 

Critères spécifiques pour rentrer à la ferme :

  • authenticité de la personne
  • « niveau » de volonté de la personne
  • intérêt pour ce que fait la ferme
  • intégration de la personne au sein de la structure communautaire, notamment via le travail : certaines personnes éprouvent des difficultés à travailler

 

 

La bouée des jeunes

Isabelle CAPLIER : Responsable du service de prévention spécialisée

 

  • association composée de plusieurs foyers et d’un service de prévention spécialisée
  • une dizaine d’éducateurs dans le Douaisis / 6 éducateurs dans le Cambrésis / des psychologues
  • Public : jeunes de 11 à 25 ans
  • « La prévention spécialisée » : c’est une action éducative de proximité, qui se déroule dans les quartiers
  • Les éducateurs créent du lien social par le biais du travail de rue en allant à la rencontre de jeunes en marge de la société. Leur rôle est de les rediriger vers les dispositifs de droit commun, notamment vers des dispositifs de soins. Adhésion libre des jeunes.
  • N’interviennent pas en détention mais à la sortie comme personnes ressources.

 

 

SIAO
(système intégré d’accueil et d’orientation)

 

  • Sur la métropole lilloise
  • Association née à la demande de l’État
  • Organisme qui centralise toutes les demandes en structure d’hébergement : une commission se réunit mensuellement (par exemple la commission « hommes isolés ») et choisit une trentaine de personnes sur liste d’attente.

 

 

La Mission locale pour l’emploi des Jeunes du Douaisis
accompagne des jeunes de 16 à 26 ans en détention pour ensuite les aider à leur sortie.

 

 

 

Les principes des associations :

 

+ la libre-adhésion du public

+ le partenariat, se créer un réseau : « sans les autres, on ne peut rien faire »

 

 

Rôle des associations :

 

+ être à l’écoute ;

+ être présent ;

+ “ne pas faire à la place de”, guider ;

+ ne pas avoir d’a priori, ne pas juger ;

+ ne pas s’intéresser aux faits pour lesquels la personne a été condamnée mais à ce qu’elle est ;

+ aider les personnes à se réhabituer à un certain nombre de réflexes perdus (par exemple ouvrir et fermer une porte à clé, faire les courses, se réhabituer à voir l’horizon…) ou à revivre dehors tout simplement (prendre les transports en commun peut se révéler être difficile par exemple) ;

+ les aider à faire face aux préjugés : les personnes condamnées ont beau avoir fait leur peine, souvent, ça les poursuit toute leur vie, il est difficile de retirer l’étiquette qu’elles ont l’impression d’avoir collée en permanence sur elles.

 

Il faut éviter à tout prix les sorties « sèches » (sans préparation à la sortie, la personne se retrouve complètement seule et ne sait pas où aller).

Pour éviter la récidive, la sortie doit être préparée.

Les statistiques le disent bien : sans préparation, 60 à 65% de récidive dans les 15 jours (contre 30 à 35% avec préparation).

L’important est d’établir une relation de confiance avec la personne.

 

 

Marie-Elise Carpentier & Odile Fiévet

 

 

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Vendredi 25 novembre 2016 • 1139 visites

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