Partage sur l’accaparement des terres
avec l’équipe CCFD de Douai

20 mars

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La terre appartient-elle à des propriétaires, ou est-elle un bien commun à l’humanité ?
La terre nourrit les hommes !
La souveraineté alimentaire est un des thèmes fondamentaux du CCFD Terre-Solidaire. La faim dans le monde est liée à des mécanismes de gouvernance, qui se traduisent par une évolution néfaste des modes de subsistance, en particulier dans l’agriculture.
Le phénomène d’ « accaparement de terres » est la prise de possession ou de contrôle par des acteurs puissants (états, entreprises, élites), d’une superficie de terres agricoles dont la taille est disproportionnée au regard des propriétés foncières de la région. Il prive la population d’un accès à la terre et aux ressources naturelles, et cela en violation des droits humains. Cette prise de possession se fait pour de très longues durées, en l’absence du consentement des populations et en menaçant l’environnement et les milieux de vie.
Dans les pays du Sud, on a besoin d’investissements privés pour moderniser l’agriculture. Cela est particulièrement vrai si les investissements sont ceux des paysans locaux. Ce sont eux qui investissent plus que les états et l’aide internationale. En effet, toute stratégie des investissements agricoles doit être axée sur les paysans. A terme, cette dynamique peut déboucher sur des PME alimentaires locales pour valoriser et transformer les récoltes à destination du marché local et régional. Mais, les investissements sont parfois ceux d’entreprises agro-industrielles qui concentrent la propriété de la terre. Elles pratiquent le plus souvent la monoculture, utilisent beaucoup de produits chimiques et travaillent surtout à l’exportation. Ces accaparements surviennent fréquemment sans consultation et consentement des populations. Ils donnent rarement lieu à des compensations adéquates. Dans un grand nombre de pays sujets aux accaparements, plus de 10% de la population souffrent de la faim. Les terres accaparées ne servent pas à nourrir la population locale, elles sont destinées à produire pour l’exportation…

La soirée du 20 mars était dédiée à l’accueil d’un partenaire du CCFD en Côte d’Ivoire : Stéphane Loroux qui représente Inades-Formation (IF). IF se définit comme une structure d'accompagnement et de facilitation des processus de développement dans lesquels les populations sont actrices, et parfois auteurs, pour se développer par elles-mêmes. Aussi s'est-il donné pour mission de travailler à la promotion économique et sociale des populations. IF accorde une importance particulière à leur participation libre et responsable à la transformation de leurs sociétés. IF ambitionne de contribuer à l'avènement d'une société dans laquelle il existe l'équité dans les relations Hommes/Femmes et où les paysannes et les paysans sont organisés et ont un pouvoir réel pour :
- s'affirmer et être respectés en tant que paysannes et paysans,
- défendre les intérêts stratégiques des femmes et des minorités défavorisées,
- sauvegarder/restaurer la paix sociale et renforcer la solidarité,
- contribuer à instaurer un Etat de droit et promouvoir le développement local,
- être une force de négociation pour influencer les politiques locales, nationales et internationales de développement,
- accéder aux ressources naturelles, les contrôler et les gérer durablement,
- maîtriser les filières agricoles et assurer la sécurité et la souveraineté alimentaires,
- accroître leur autonomie financière par rapport à l'extérieur,
Stéphane nous a montré par un film montrant la situation locale en interviewant des paysans locaux, comment l’accaparement des terres est une réalité, source de pauvreté, de faim et de révoltes.

La soirée était aussi l’occasion de montrer la situation du Douaisis. Plusieurs personnes en lien avec le monde agricole, ont pu exprimer comment nos choix de consommation et de société impactent la vie des agriculteurs. L’association « Terre de Liens » est mobilisée pour aider le monde rural. C’est un réseau associatif mobilisé dans toutes les régions de France, qui accompagne les paysans pour leur accès à la terre, informe et rassemble autour des enjeux foncier et agricole, et permet au projet Terre de liens d’être ancré dans une dynamique citoyenne et locale. C’est aussi un outil d’épargne solidaire et d’investissement, La "Foncière", ouvert aux citoyens, dont le capital permet d’acheter des fermes pour y implanter des activités agri-rurales diversifiées.
Les échanges forts riches entre notre partenaire CCFD Terre Solidaire en Côte d’ Ivoire, et les participants ont permis de souligner :
-L’importance du lien à la terre et de la nature des projets,
-La difficulté à s’installer et à commercialiser ses produits, etc.
Et cela dans un climat d’écoute que chacun a pu apprécier. En cette période de Carême, s’intéresser à cette problématique, est une forme d’attention à la pauvreté, à l’étranger.
Le repas que nous avons partagé, était composé de pain, de pomme et d’eau, mais cela n’a pas nui à l’ambiance chaleureuse et attentive qui nous a soutenus toute la soirée.
Nous avons pu nous rencontrer, nous écouter, nous informer, et repartir avec des idées ou des intentions pour l’avenir.

Pascal Vasseur

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Article publié par MICHEL LAISNE • Publié Jeudi 26 mars 2015 • 2372 visites

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