Méditation du 4ème dimanche de Carême


4ème dimanche de Carême - Année B


Textes : Première Lecture : Exode 20.1–17
             Psaume : Psaume 19.8–11
             Deuxième Lecture : 1·Corinthiens 1.22–25
             Évangile : Jean 2.13–25

PS : ouverture du jubilé du centenaire de la paroisse Sacré-Cœur de toma ce dimanche 11 mars 2012.

Bien aimés dans le Christ, que la grâce et la paix de notre Seigneur Jésus-Christ soient toujours avec vous !

Puisse Dieu qui nous invite au désert en ce temps favorable de conversion nous accorder de gouter chaque jour davantage à ses délices et nous combler de ses abondantes grâces et bénédictions pour notre marche vers Pâques. Amen !

Bien-aimés dans le Christ, nous voici au troisième dimanche de carême et l’appel à nous ressaisir pour recentrer notre vie sur Dieu, et faire plus attention au prochain  se fait encore pressant. Nous sommes invités à tendre tout notre être vers Dieu pour qu’il nous donne assez de dévouement et de renoncement pour tendre vers le service désintéressé de l’autre, le plus proche qui me révèle le visage aimant et miséricordieux de Dieu. L’attention à l’autre suppose de lutter contre la distraction et tout ce qui m’aveugle, m’empêchant ainsi de voir la main tendu de l’autre ; l’indifférence qui m’empêche de prêter mon cœur à la souffrance et à la détresse de mon prochain. En ce troisième dimanche de carême, mettons tout en œuvre pour que le vivre ensemble aille pour le mieux. Ne dédaignons pas les lois et les prescriptions sociales, respectons-les car elles ont pour fin la cohésion et la construction du tissu sociale, le bien être l’épanouissement et la stabilité de chaque personne appelée à s’humaniser, a acquérir la dignité des fils de Dieu. C’est ainsi qu’il faut comprendre le décalogue que les lectures de ce dimanche nous donne à méditer. Loin d’être des préceptes qui limitent notre liberté, ce sont des pistes pour une vie heureuse sur terre avec tous et avec Dieu, tel est le dessein d’amour de Dieu pour nous. Qui ne voudrait pas respecter son Père et sa mère ? Qui voudrait être léser dans ses droits les plus élémentaires ? Le décalogue nous invite à accomplir dans la charité nos devoirs d’hommes ainsi, nous serons respectés dans nos droits les plus fondamentaux, les plus vitaux.

Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes inviter à fixer notre regard sur Dieu, il saura nous donner de le rencontrer ; dans la simplicité, dans sa simplicité. Rejetons ce qui nous éloigne de lui, par exemple, tout le superflu qui emprisonne nos cœurs. Nous sommes tentés aussi d’entourer Dieu de ce faste qui fait notre quotidien. Il suffit pour s’en convaincre de faire un tour dans nos différents sanctuaires et lieux de pèlerinages pour voir le méli- mélo et toutes les affaires qui s’y mènent. Sommes-nous différents des juifs qui avaient transformés le sanctuaire en lieux de commerces ? Ils avaient eux aussi de bonnes raisons comme nous de le faire. N’est ce pas importants que l’on trouve à l’entrée du sanctuaire des chapelets ou de l’encens à portée de mains pour nos dévotions personnelles ? Oui bien sur me répondrez vous et c’est même très pratiques. Et pourtant, Jésus nous invite à aller plus loin, à l’essentiel.

Bien-aimés, les textes de ce troisième dimanche de carême veulent nous conduire à cet essentiel dans notre relation avec Dieu. En effet, Le Seigneur pour purifier notre foi, nous introduit dans le Temple de Jérusalem après l’épisode de la transfiguration du Christ sur la montagne dimanche dernier, le Temple de Jérusalem est le lieu par excellence de la présence de Dieu au milieu de son peuple, donc lieu sacré pour vivre une scène inhabituelle, jamais connue de mémoire d’Homme et qui a dû susciter beaucoup d’interrogations et faire couler beaucoup de salive dans la ville sainte : Jésus, le nazaréen fils du charpentier Joseph chasse les marchands du temple. De quel droit le fait-il ; lui qui n’est ni une autorité religieuse comme les pharisiens, les scribes ou les sadducéens ; ni une autorité civile ou administrative, et encore moins un membre de la police affectée au service du temple ? Oui, pourquoi agit-il de la sorte ? Quel message veut-il nous donner  par ce geste fort ?

Pour comprendre le geste du Christ il sied de comprendre la physionomie et l’organisation du temple de Jérusalem.

Centre de la vie religieuse, point de convergence visible de la vie, de la piété et de la tradition d’Israël, le temple de Jérusalem était devenu un véritable lieu d’échange; il y régnait de ce fait, un grand désordre. En effet ; le temple qui divisait la ville de Jérusalem en deux, outre son caractère sacré était devenu pour beaucoup un lieu de passage (un raccourci pour joindre les deux parties de la ville) et un lieu de commerce.

Il était devenu un lieu ou le sacré et le profane se côtoyaient allègrement à la grande satisfaction de tous. De fait, la présence des marchants et des changeurs dans le vestibule du temple permettait aux pèlerins d’avoir sur place les articles pour leur offrandes et sacrifices divers.

C’est dans ce contexte de commerce à caractère religieux, que Jésus intervient pour chasser les vendeurs et les échangeurs afin de recentrer les choses et redonner au Temple son sens fondamental : maison de Dieu lieu ou l’on se rend pour rencontrer Dieu, l’adorer et le prier. Les médiations en viennent à distraire les finalités. Mais Jésus va plus loin ; il prédit la destruction du Temple ; quel scandale : retenons que cette parole de Jésus sera l’un des chefs d’accusation retenus contre lui lors de son procès. La destruction du temple de Jérusalem, cet endroit sacré où Dieu est présent pour le peuple, patiemment construit pendant quarante six ans, Jésus annonce sa reconstruction en trois jours ! Quel blasphème ! Mais le Temple dont il parlait, c’était son corps. Oui, la résurrection du Christ, trois jours après sa mort est le seul signe qui sauve, qui libère le cœur de l’homme de toute iniquité, de tout ce qui aliène. Le corps glorieux du Christ est cet essentiel dépourvu de tous les fastes et fards lieu de la rencontre avec Dieu. Désormais, la maison de son Père, c’est son corps, c’est l’Eglise, Temple de l’Esprit Saint, l’Eglise faite de chair et de relations, l’Eglise corps du Christ notre Seigneur dont nous sommes les membres. Le Christ transfigure l’espace du culte en sa personne, il est celui qui nous introduit dans l’intimité de Dieu. il est le messie crucifié, scandale pour les juifs. Le geste qu’il pose aujourd’hui au Temple est prophétique, il nous dévoile l’avènement des temps nouveaux advenus pour notre salut, le temps annoncé à la samaritaine en Jn 4: « Femme, crois-moi, l’heure vient où vous adorerez le Père. Et alors ce ne sera pas : « sur cette montagne » ou : « à Jérusalem ». 22 Vous adorez sans avoir la connaissance, et nous, nous adorons et nous savons où, parce que le salut vient des Juifs. 23 Mais l’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. Alors ils seront des adorateurs du Père comme lui-même les désire. » ; Le véritable lieu de rencontre avec Dieu ce n’est plus une maison de pierres, mais une personne, le Christ. Le seul sacrifice que Dieu attend de l’homme, ce ne sont plus des bêtes de substitution mais l’offrande de soi-même en hostie vivante. C’est pourquoi nous pouvons dire avec St Jean CHRYSOSTOME : désormais « Ou que vous vous trouviez, vous avez avec vous l’autel, le couteau et la victime, puisque vous êtes vous-mêmes prêtre, autel et victime. Ou que vous soyez, vous pouvez dresser l’autel, pourvu que vous fassiez preuve de pureté d’esprit. Aucun endroit ne vous l’interdit, aucune circonstance ne vous en empêche. Même si vous ne vous frappez pas la poitrine, même si vous n’élevez pas les mains vers le ciel, du moment que vous avez montré la ferveur de votre âme, vous avez atteint la prière…Dieu ne s’offusque pas du lieu. Il ne cherche qu’une chose : un cœur ardent et une âme pure… Tout en vous disant cela je vous engage à continuer de fréquenter les offices et à prier chez vous dans un calme profond, en vous mettant à genou quand vous le pouvez, et en élevant les mains vers le ciel. »

Puissions-nous tout au long de cette semaine, vivre pleinement le temps des célébrations Eucharistiques, durant lesquels le Christ se révèle et se donne réellement à nous sans faste, ni grandeur.

Père Eric TRAORE, vicaire de la Paroisse Ste Anne de Dédougou

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Mardi 20 mars 2012 - 14h27 • 1598 visites

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