15 décembre

Homélie de la messe du 3ème dimanche de l'Avent

Manuscrit du XIIème siècle, British Museum, Londres L emprisonnement de Jean-Baptiste  
Manuscrit du XIIème siècle, British Museum, Londres
Manuscrit du XIIème siècle, British Museum, Londres

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur l'Évangile selon St Matthieu (Mt 11, 2-11)

 

Jean-Baptiste doute. Il se pose des questions.

 

De sa prison , il a entendu parler des œuvres du Christ, mais elles ne sont pas celles auxquelles on s'attendait et qu'il annonçait sur les bords du Jourdain.

Quel contraste il y a en effet, entre le justicier qui va rétablir les choses en allant à l'essentiel avec la hache à la main (Matthieu 3, 10-12) et cet homme « doux et humble de cœur » qui accueille toute personne dans ce qu'elle est, pour lui ouvrir un “demain” possible (Matthieu 11, 29).

Le baptiste avait prédit la revanche de Dieu, et c’est l'engendrement, la miséricorde qui est offerte avec douceur et simplicité. Aussi fait-il mener une enquête par ces disciples : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »

La question traduit une déception et une impatience face à Jésus. Le Messie devait libérer les prisonniers : mais alors pourquoi Jésus laisse-t-il son précurseur dans les cachots d’Hérode ?

Le mode de présence de Dieu, contrevient à notre attente, dérange nos meilleurs désirs. La déception d'alors, est aussi la nôtre. Osons nous l’avouer. Dieu est déconcertant. De même, les autres nous déçoivent-ils parfois aussi ...

Et pour nous mêmes où en sommes nous ?

DIEU n’est pas comme nous aimons l’imaginer, dans la réalisation de nos attentes et nos désirs. Tant que nous désirerons que Dieu fasse comme nous le « voulons », nous resterons profondément insatisfaits. Jean Baptiste n'atteindra sa définitive stature que lorsqu’il acceptera d’envisager d’être libéré de sa captivité non par un Dieu tout-puissant, mais par sa communion à la mort prochaine du Messie lui-même... Nous chanterons bientôt : “de la crèche au crucifiement Dieu nous livre un profond mystère, ... Dieu nous aime inlassablement”.

 

A quels signes reconnaître DIEU ?

 

Le précurseur a reçu une réponse a ses questions : le Messie est bien là, la libération a commencé. Autrement dit, l’imprévu a déjà surgi.

Car les signes de la présence du Royaume de Dieu n’ont rien de spectaculaire. Discrets et cachés dans la pâte de la vie quotidienne, ils passent aisément inaperçus. Le vrai Dieu, celui de Jésus-Christ, ne se manifeste pas par des attitudes fracassantes, mais par des gestes qui sauvent. Un cœur sans frontières, un respect de tout être, une bonté et un pardon généreusement offerts.

Ce week-end le synode provincial tient sa première session à Merville. Il ne s'agit pas d'inventer une autre et nouvelle forme d’église mais de découvrir dans les questions de ce temps en quoi l’Église témoigne de l'amour et de l'action de DIEU, sur notre territoire et avec des énergies si diverses. Voici des attitudes, en fin de compte, qui sont à notre portée.

Car quand nous faisons procès à Dieu, que faisons nous pour aider ceux qui sont écrasés, pour libérer les enchaînés, pour donner du pain aux affamés ?

Quand les yeux des aveugles s’ouvrent, quand les accablés se redressent, quand les étrangers sont accueillis, le Seigneur est à l’œuvre.

Le véritable signe du Règne de Dieu, c’est qu'il y a de l’amour, et nous ne devons pas en attendre d'autre.

 

Douai, le 15 décembre 2013

Père Bernard DESCARPENTRIES

 

 

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Lundi 16 décembre 2013 • 1197 visites

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