Le Père Jacques Chapuis (frère de Geneviève Jacquart) vit en paroisse à Nanga Sepauk au Kalbar, dans le Kalimantan Ouest en Indonésie.
Récemment, la Conférence Épiscopale Indonésienne a publié une Note Pastorale concernant l'implication de l’Église dans la protection de l'environnement. La destruction de celui-ci provoque des cataclysmes naturels, engendre des conflits sociaux et marginalise les populations locales. Nous pouvons le constater au Kalbar ( Kalimantan Ouest ) où les plantations de palmier à huile continuent à s'étendre et envahissent de plus en plus le paysage. Elles continuent à détruire ce qui reste de forêt . Ce sujet fut repris dans le thème du Carême dernier : « Lève-toi et agis - Travaille pour la Vie et l'Intégrité de la Création ». Réflexions qui malheureusement n'ont guère d'influence sur l'attitude des gens, qui restent le plus souvent passifs. Peu de gens ont conscience que leur avenir et celui de leurs enfants est en jeu.
Régulièrement, des églises sont construites, mais les délais pour accorder le permis de construire est quelquefois très long...Par exemple, nous venons d'en bénir une à Jakarta, les instances gouvernementales compétentes s'étant fait prier, la construction de cette nouvelle Église « Marie Immaculée » fut retardée de plusieurs années !...Récemment une autre paroisse de Jakarta vient d'obtenir son permis, il aura fallu 23 ans de démarches !
Depuis quelques années, nous sommes aidés pour les temps forts de Noël et de Pâques par un Père Oblat venant de Java. Néanmoins, avec plus de 80 villages, cette aide n'est pas suffisante pour que chaque communauté puisse participer à l'Eucharistie durant ces périodes de fêtes...
Tous les trois mois, nous tenons des sessions de préparation au mariage...( une moyenne de 45 couples à chaque fois ). Les problèmes sont nombreux. En premier l'âge. La loi indonésienne fixe à 19 ans l'âge minimum chez les garçons et à 16 pour les filles, il n'est pas rare d'en recevoir de bien plus jeunes. Les parents n'ont pas assimilé le contenu des lois concernant le mariage. L'une des participantes à la dernière session n'avait pas 14 ans ! Ensuite il y a les problèmes découlant des mariages mixtes ( catholique-musulman ; catholique-protestant )...
Nous avons organisé une rencontre des jeunes de la paroisse, sur 3 jours. Environ 300 jeunes de 13 à 25 ans y participèrent .Nous avions invité le docteur attaché au dispensaire gouvernemental de Nanga Sepauk à faire une intervention sur la formation sexuelle, sur les drogues et le sida. La rencontre s'est terminée par une soirée prière et une célébration de la réconciliation.
Nous nous déplaçons donc énormément..La moto reste le moyen de locomotion le plus rapide et le plus commode pour se rendre dans les divers villages. Les intempéries perturbent quelquefois le trajet et il n'est pas rare qu'un pont existant se soit écroulé, qu'un chemin soit détrempé et que la moto s'embourbe !
La célébration du 20 ème anniversaire de la Province Oblate d'Indonésie fut l'occasion de faire un bilan. Concernant le nombre des membres, le chiffre est sensiblement le même : 30...Ce qui change, c'est la composition des groupes...En 1993, il y avait à peine un tiers d'indonésiens, actuellement nous ne sommes plus que 7 venant d'Italie, d'Australie ou de France pour 24 indonésiens.
Dans la paroisse de Nanga Sepauk, pendant 5 ans nous n'avons été que 2 pour assurer le service. Cela a limité naturellement notre action, essentiellement pour la formation et l'accompagnement des responsables des Communautés locales. Depuis le 20 décembre dernier, le Père Aloysius Wahyu Nugroho ayant terminé ses examens de fin d'études nous a rejoint et fait dorénavant partie de l'équipe pastorale de Nanga Sepauk.
« Que le Dieu de l'espérance vous comble de joie et de paix dans la foi, afin que vous débordiez d'espérance par la puissance de l'Esprit Saint » ( Rm.15,13)
C'est ce que je vous souhaite pour l'année 2014.
Pastor Jacques Chapuis