Soirée de rentrée de l'AGAPE du douaisis - 19 septembre 2014, LES EPIS

Richesse et Royaume de Dieu

Comme un trésor : une rencontre pleine de richesse partagée

Le 19 septembre, les animateurs et participants aux groupes de partage d’évangile du douaisis ont reçu avec bonheur la parole de Maxime Leroy (prêtre du diocèse de Lille). C’est la communauté des Epis, en périphérie de Douai, qui nous a chaleureusement accueillis.

Sollicité par l’équipe de pilotage de l’AGAPE du doyenné de Douai (Accompagnement des Groupes et Animateurs de Partage d’Évangile), le père Leroy a introduit le parcours d’année proposé à la lecture des groupes. Cette année, nous avons choisi de travailler un thème regroupant aussi bien des textes de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament, autour de « Richesse et Royaume de Dieu ».
Chaque animateur est reparti avec un dossier lui permettant de faire le choix de textes et d’avoir des fiches de contexte et d’explications pour aborder ces textes avec son groupe.

Dans son introduction, le père Leroy s’est dit bien embarrassé d’aborder ce thème car dans l’Écriture, les richesses sont tantôt signes de bénédiction, tantôt obstacles à la relation avec le frère. Bénédiction, oui car « l’idéal de vie est l’abondance et non l’indigence ; le Royaume annonçant une promesse de plénitude ». Malédiction et scandale aussi « car la richesse peut nous fermer aux frères. »

Maxime a su simplement éclairer ce paradoxe et nous faire entrer dans la compréhension en remettant l’attitude de Jésus au centre.

A la lumière des textes d’évangile, Maxime nous a fait sentir combien « la richesse pouvait être un obstacle à l’amour de Dieu et du frère ». Il a insisté sur le fait que « Jésus n’exclut personne, il annonce la Bonne Nouvelle à tous, avec une insistance pour que justice soit faite aux pauvres et aux humiliés, ceux qui ont le plus besoin d’être défendus car ils souffrent injustement. [….] Jésus ne parle pas de pauvreté dans l’abstrait. Pour lui, les pauvres sont des visages … Ils sont les premiers bienheureux car le Royaume est en marche aujourd’hui ; et l’accueil du Royaume appelle le pauvre à l’espoir et non à la résignation, il permet de s’appuyer sur la dignité de chacun et non sur de l’illusion. »

En petits groupes, nous avons passé un bon temps à comprendre et accepter les paroles sévères, radicales, in-entendables que Jésus nous adresse par l’intermédiaire de son dialogue avec le jeune homme riche (Marc 10,17-22) : « pour vous c’est impossible ». Cela a suscité débat, étonnement, interrogations, voire paroles de rejet. Comment accepter que Jésus s’exprime ainsi ? De quelles richesses parle-t-il ? De quel trésor ? De quel Royaume ?
Les échanges ont permis d’éclairer ces points et Maxime nous a aidés à sentir combien l’amour du frère supplante toute richesse matérielle : « Jésus nous invite à sortir de la politique du commerce et à entrer dans la pratique de la justice et de la confiance. »

Alors, oui à n’en pas douter, le Royaume est en marche ; « il ne s’agit pas de travailler à le faire venir car il est déjà là. » Jésus nous invite à le découvrir présent comme un trésor « en nous ouvrant avec confiance pour le voir à l’œuvre. » Entrer dans le Royaume, c’est écarquiller les yeux, « ne plus penser observance mais entrer dans la confiance et changer de perspective. Il ne faut pas courir après le Royaume –car on ne le rattrapera jamais- mais sachons nous décharger de nos inquiétudes afin de nous laisser surprendre par lui… C’est pas compliqué, il faut accueillir et adhérer.»

Maxime a justement rappelé que « je suis du Royaume quand je vois venir vers moi le visage d’une femme, d’un homme, d’un enfant et que je me dis, c’est mon frère, ma soeur … et que je me sens lié à lui, à elle par une communauté de destin…. C’est un travail de longue haleine de vivre en fraternité. Mais se soucier du pain, des vêtements, d’un toit, cela ne tombera pas du ciel : c’est notre affaire, notre métier d’homme ; nous sommes pleinement compétents pour cette tâche et non pas pour… mais avec, car, nul n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager » (Diaconia 2013)

Alors certains pourraient croire à une belle utopie, « et il faut cette utopie, sinon on s’endort et on reproduit les mêmes injustices… Notre engagement d’aujourd’hui, c’est l’espérance. »
Et à l’appui du fait que l’espérance n’est pas une assurance, Maxime a cité Vaclav Havel : « L’espérance, ce n’est pas l’assurance que quelque chose ira mieux demain, mais la certitude que quelque choses a du sens aujourd’hui et s’y engager pleinement… quoi qu’il arrive demain. »

L’assemblée d’une cinquantaine de personnes a été conquise par les apports de Maxime, lequel a permis des échanges riches, et nous a interpellés sur un changement de perspective en nous invitant à « l’éminente dignité de chacun, la richesse de la gratuité, la puissance de nos mains nues, la force de la réciprocité. »

Nous sommes donc repartis riches de clés de lecture mais surtout riches de plus de fraternité, laquelle éclaire l’énigme apparente du départ car « la fraternité n’est pas une option mais une nécessité (message de Diaconia). »

Notre richesse, c’est que le Royaume est à notre porte et à notre portée. Dès aujourd’hui et sans attendre demain.

Merci Maxime.

Vignette_Rentree AGAPE 2014                                                                               Anne Henning, pour le groupe de pilotage de l’AGAPE


        >>> Texte de l'intervention du Père Maxime Leroy

        >>> La soirée en vidéos
 

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Article publié par MICHEL LAISNE • Publié Lundi 22 septembre 2014 • 2964 visites

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