Le prêtre, serviteur et ministre de l’Eucharistie

Benoit XXVI Benoit XXVI   Le père Bernard, nous a présenté, hier, le prêtre, ministre et serviteur de la Parole de Dieu. Aujourd’hui nous méditerons sur le ministère et le service de l’autel qu’assure le prêtre. Il ne peut y avoir d’opposition entre ces deux services. Le Saint Curé d’Ars l’a bien compris lui qui passait de la chaire à l’autel et de l’autel à la chaire. Il a d’ailleurs déposé dans la petite église d’Ars, une petite chaire juste à coté de l’autel pour le catéchisme. Si la Parole de Dieu et l’autel sont les deux arbres du jardin de la Création (Genèse 2-3), le prêtre est le jardinier qui fait passer de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (la Parole de Dieu) à l’arbre de la vie (l’autel). Saint Jean Marie Vianney a conscience de sa mission de « pasteur-jardinier ». Il avait à cœur de conduire sa paroisse sur les gras pâturages à l’ombre de la chaire et de l’autel. Ne disait-il pas « je ne me repose que deux fois par jour : à l’autel et en chaire ». Lorsque que le Pape Benoît XVI invite les prêtres à approfondir la vie et l’exemple du curé d’Ars, il demande de vivre, comme lui, leur vie sacerdotale dans le rayonnement de l’Eucharistie

L’eucharistie est la raison d’être du sacerdoce.


L’eucharistie est la source et le sommet de toute vie chrétienne et de tout apostolat (Lumen Gentium 11) comme le rappelle le concile Vatican II qui affirme également que le prêtre existe pour célébrer l’Eucharistie. Il est ordonné au Christ prêtre pour offrir le Christ à tous les hommes et conduire les hommes au Christ. Le prêtre doit être habité par le désir d’offrir le corps du Christ à tous. « Ne dites que vous n’en n’êtes pas dignes, vous n’en n’êtes pas dignes mais vous en avez besoin » disait le saint curé d’Ars. Si Saint Jean-Marie Vianney prend grand soin de la liturgie, s’il achète les plus beaux vases sacrés c’est pour témoigner de sa reconnaissance de la présence permanente du Christ dans l’Eucharistie. Lorsque nous célébrons la messe, nous offrons à Dieu ce qu’Il a déposé lui-même dans les mains de l’Eglise : son propre fils présent dans l’eucharistie, signe permanent de son amour. La messe actualise le sacrifice de Jésus-Christ. Par la messe, nous sommes contemporains du sacrifice du Christ, de son oblation, de son combat contre les puissances de la mort et de sa résurrection. Jésus n’est pas un être du passé et lointain. « Il est là dans le sacrement de son amour et il vous attend » disait le saint curé. Le tabernacle est cette tente de la rencontre que Dieu a dressée parmi nous. (Ap 21,3). La vie des hommes et la vie de Dieu se côtoient jusqu’à s’unir dans la communion. Le prêtre trouve dans la célébration de la messe et la communion au corps du Christ (la sienne et celle de sa communauté) la plénitude de son être. « Pour que le prêtre puisse se réaliser pleinement, il faut que l’Eucharistie devienne le centre et la racine de sa vie et que toute son activité ne soit autre que le rayonnement de l’Eucharistie. Le prêtre vaut ce que vaut sa vie eucharistique, sa messe surtout. Messe sans amour, prêtre stérile ; Messe fervente, prêtre conquérant d’âmes. Dévotion eucharistique négligée et sans amour, prêtre en danger de se perdre » Jean Paul II au congrès jubilaire du clergé 1984

L’eucharistie, idéal de vie du prêtre.


L’eucharistie célébrée et contemplée offre au prêtre de trouver le visage du bien-aimé. Si la faiblesse humaine, le péché, la lutte contre le mal, les difficultés du ministère peuvent désorienter le prêtre, la messe et l’adoration lui donneront de retrouver le Christ. Comme dit le prophète Isaïe « Il est proche, celui qui te rend juste » Isaïe 50. La célébration de la sainte messe est le lieu par excellence de la conversion du prêtre « Le prêtre est bien conscient qu’il ne peut pas compter sur ses propres efforts pour atteindre les buts du ministère, mais qu’il est appelé à servir d’instrument à l’action victorieuse du Christ, dont le sacrifice, rendu présent sur l’autel, procure à l’humanité l’abondance des dons divins. Mais il sait aussi que, pour prononcer dignement, au nom même du Christ, les paroles consécratoires : " Ceci est mon corps ", " Ceci est le calice de mon sang ", il doit vivre profondément uni au Christ, et chercher à reproduire en lui son visage. Plus il vit intensément de la vie du Christ, plus il peut authentiquement célébrer l’Eucharistie. » Jean Paul II, 09.06.1993. Le prêtre apprend de l’Eucharistie à faire siennes les pensées et les mœurs de Jésus-Christ. Il apprend de l’Eucharistie à faire de sa vie « un je t’aime plus que tout » et à recevoir ainsi de nouveau la charge du troupeau du Christ. Jean 21,17. Saint Jean-Marie Vianney disait « Je m’oublie en tenant notre Seigneur dans mes mains. Mon Dieu, si j’avais le malheur d’être séparé de vous pendant l’éternité, prolongez au moins les moments pendant lesquels je vous tiens dans mes mains. Si plus tard je ne devais pas être avec vous, maintenant que je vous tiens, je ne vous lâcherai plus » Saint Jean-Marie Vianney

L’Eucharistie pour le salut du monde.


« Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise. Pour la gloire de Dieu et le salut du monde » telle est l’invocation que nous disons dans la seconde partie de la messe. Chaque messe et l’adoration que la prolonge est offerte pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Acte de pur amour qui honore Dieu et donne la vie aux pécheurs. L’Eucharistie est sacrement de vie et de renaissance. Jésus donne sa vie pour que tout homme ait en lui la vie éternelle. En donnant le corps du Christ, le prêtre offre, par participation, la vie éternelle. Mais il sait aussi que beaucoup n’entendent pas l’appel, n’osent y répondre ou n’osent y croire. Dans le Christ, le prêtre s’offre pour la conversion des pécheurs. Pour cela, il se livre avec Jésus dans l’Eucharistie. Aux pécheurs, il ne veut qu’offrir le Christ. « Quand on dit une messe pour les pauvres pécheurs, notre Seigneur est là sur l’autel, Il lance un rayon de lumière dans l’âme de ce pauvre pécheur qui lui fait connaître son état, sa pauvre misère. Il ne peut plus y résister et retourne à Dieu son bon Père » Saint Jean-Marie Vianney. Nous connaissons l’ardeur que le Saint Curé mettra pour que l’on respecte le dimanche. Honorer le jour du Seigneur, c’est pour lui redire que l’homme n’est pas une bête de somme attaché à des appétits grossiers, il est une âme qui a soif de Dieu. L’Eucharistie source de Salut est aussi une œuvre de libération et de promotion de tout l’homme.

Article publié par MICHEL LAISNE • Publié le Jeudi 01 octobre 2009 • 5516 visites

keyboard_arrow_up