8ème catéchèse

Audience générale du 4 mars 2015

Après la figure de la mère, du père et des enfants, le pape a consacré sa huitième catéchèse sur la famille aux personnes âgées, et à leur « condition actuelle problématique » dans une société où « la vie s’est allongée, mais la société ne s’est pas "élargie" à la vie ».

« Nos sociétés ne se sont pas assez organisées pour leur faire place, avec le juste respect et la considération concrète pour leur fragilité et leur dignité », a-t-il constaté : elles sont « programmées sur l’efficacité » et la « culture du profit » et par conséquent voient « les personnes âgées comme un poids... une charge ».« Quel est le résultat d’une telle façon de penser ? Il faut les mettre au rebut... On n’ose pas le dire ouvertement, mais on le fait ! », a ajouté le pape en condamnant cette attitude « lâche ». Au fondement du rejet des seniors, il y a « l'incapacité égoïste d’accepter leurs limites qui reflètent nos limites », a-t-il souligné.

Les « personnes âgées devraient en revanche être, pour toute la société, la réserve de sagesse de notre peuple », a affirmé le pape. « Dans la tradition de l’Église, il existe un bagage de sagesse qui a toujours soutenu une culture de proximité des personnes âgées... Cette tradition est enracinée dans l’Écriture Sainte, comme l’attestent par exemple ces expressions du livre du Siracide : " Ne fais pas fi du discours des vieillards, car eux-mêmes ont été à l’école de leurs parents ; c’est d’eux que tu apprendras la prudence et l’art de répondre à point nommé" (Si 8, 9) ».
Le pape a aussi repris « des mots clairs et prophétiques » de Benoît XVI : "La qualité d’une société, je dirais d’une civilisation, se juge aussi à la façon dont les personnes âgées sont traitées et à la place qui leur est réservée dans la vie commune" (12 novembre 2012) pour conclure : « Une société sans proximité, où la gratuité et l’affection sans contrepartie — même entre étrangers — disparaissent, est une société perverse. L’Église, fidèle à la Parole de Dieu, ne peut pas tolérer cette dégénérescence. Une communauté chrétienne où proximité et gratuité ne seraient plus considérées comme indispensables, perdrait son âme avec celles-ci. Là où on ne fait pas honneur aux personnes âgées, il n’y a pas d’avenir pour les jeunes. »

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